Roman : Né pour être vivant : un tour du monde qui s’arrête aux Îles de la Madeleine!

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C’est en 2015, dans une maison louée sur le chemin du Gros-Cap, à L’Étang-du-Nord, que Yann Fortier, auteur, rédacteur et directeur général de l’exposition World Press Photo Montréal a trouvé la bougie d’allumage pour écrire Né pour être vivant, roman publié aux éditions Marchand de feuilles.

« Après avoir voyagé sur plusieurs continents, j’ai été happé par la beauté des lieux! », raconte l’auteur. Au point d’y camper une partie de l’action de son deuxième roman, qu’il qualifie de « résolument délirant », aux Îles. « Ça faisait des années que je me promettais de visiter les Îles de la Madeleine, mais les gens m’en parlaient avec tellement d’enthousiasme que j’avais sérieusement peur d’être déçu! Or, déjà après quelques minutes, la magie opérait. Moi aussi, j’ai désormais dans l’œil, celui qui sait! », dit-il en riant. Il a pris des notes, des photos, lui et sa conjointe ont ramené une œuvre d’Elyse Turbide, autre coup de foudre.

Mené en bateau

Né pour être vivant nous transporte au début des années 1980. Le personnage principal, Antoine Ferrandez est une vedette du disco en quête de retrouver certains repères. Depuis la France, au hasard d’une fléchette sur une carte du monde, il atterrit dans l’archipel.

On y lit : « Ces îles sont rainurées de petites routes incitant les plus endurcis à décélérer pour prendre le temps d’apprécier ses panoramas si larges, si hauts, offrant par tranche de 200 mètres tant de tableaux, vigoureux d’immobilisme. Et tant d’images puissantes, imprégnées sur de fascinées rétines, débordées par l’abondance d’horizon et d’éclats pastoraux. »

Et plus loin, sur un ton humoristique : « Ce qu’il remarque, dès les premières secondes, sensation corroborée par les mouvements aléatoires exercés par sa chevelure toujours bien frisée, c’est le vent. »

Yann Fortier prend plaisir à inventer un motel, Le Grand Versailles, un bureau d’information touristique. Le personnage principal, vaguement inspiré de Patrick Hernandez, compositeur de la chanson Born to be Alive loge alors à bord d’un bateau de pêche, le Croustade IV, posté au sommet d’une colline. « Je crois que le bateau s’appelle en réalité le Donald D. II. J’ai imaginé toute une histoire autour de ce bateau et de son propriétaire. On peut parler d’un déclencheur puissant. Cette journée et les lieux étaient sublimes », évoque l’auteur.

De ce passage on y lit : « Posé sur un promontoire naturel, exposé au vent comme à la lumière d’un soleil magnifiant tout ce qu’il éclaire, légèrement incliné à bâbord, comme s’il dormait debout, contre un mur, le blanc et bleu Croustade IV apparaît telle une baleine de fer, stationnée sur une mer de hauts herbages et de fleurs sauvages. »

Son chapitre intitulé Chez Armand, détaille mot pour mot, sur plusieurs pages, l’actuel menu du restaurant de Fatima. « J’aime la poésie des choix, la déclinaison des options, et l’idée de propager ce menu un peu partout! », raconte-t-il.

Époque et lieu charnière

Du pensionnat aux palaces, de la gare aux aérogares, son roman tournoie comme une boule disco au-dessus d’une période charnière. Celle de la folle année 1980 et de ses très intenses premiers mois, troublés par une série de tragédies. « L’action du roman se déroule un peu partout dans le monde et pour le Québec, partager quelques tableaux, entre poésie et doux délires aux Îles de la Madeleine, a été un vrai bonheur d’écriture », souligne Yann Fortier

Il rappelle que le livre est avant tout lumineux : « En plus, c’est de l’achat local et de la culture québécoise! » Il raconte que c’est dans cette même maison, située derrière le gîte La Maison d’Octave, qu’il avait aussi mis la touche finale à son premier roman, L’angoisse du paradis, lauréat d’un prix en France.

 

LA UNE : L’auteur Yann Fortier. PHOTO : SARAH SCOTT