Le manque de glaces dans le Saint-Laurent transforme les habitudes de certaines espèces

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Cet hiver, les berges de la Côte-Nord et de la Gaspésie sont visiblement moins glacées qu’elles ne le sont normalement, ce qui force certaines espèces marines à changer leurs habitudes.
 

La porte-parole du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), Marie-Ève Muller, souligne entre autres que les observations de phoques sont moins fréquentes cette année sur les rives du Saint-Laurent.

 

en entrevue à l’émission Boréale 138. On est dans la saison de la reproduction pour les phoques du Groenland et la glace, pour eux, est très importante. Ils l’utilisent pour mettre bas.","text":"La présence des phoques l’hiver est beaucoup liée à la glace, explique-t-elle en entrevue à l’émission Boréale 138. On est dans la saison de la reproduction pour les phoques du Groenland et la glace, pour eux, est très importante. Ils l’utilisent pour mettre bas."}}">La présence des phoques l’hiver est beaucoup liée à la glace, explique-t-elle en entrevue à l’émission Boréale 138. On est dans la saison de la reproduction pour les phoques du Groenland et la glace, pour eux, est très importante. Ils l’utilisent pour mettre bas.

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Le phoque du Groenland fait partie des espèces qui peuvent être observées en hiver dans la baie de Gaspé (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / CBC

Habituellement, à ce temps-ci de l’année, la baie de Gaspé est complètement gelée et on a beaucoup de phoques, rappelle Mme Muller. Cette année, ce sont vraiment des observations plus sporadiques. Quand il n’y a pas de glace, les phoques sont ailleurs à la recherche de la glace.

À l’inverse, des espèces rarement présentes au Québec en hiver ont été observées dans les derniers jours. Un rorqual à bosse a notamment été aperçu dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent cette semaine.

Je regardais dans notre base de données des observations opportunistes et la seule autre mention d’un rorqual à bosse en février, depuis 1994, c’était en 2020 du côté de Pointe-des-Monts, affirme Marie-Ève Muller, qui précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une base de données scientifiques, mais plutôt d’une compilation des signalements effectués par le public.

La représentante du GREMM (Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins) indique qu’à ce temps-ci de l’année, les rorquals à bosse du Saint-Laurent sont plus souvent aperçus dans les eaux des Caraïbes. Le peu de glaces dans le fleuve n’est toutefois qu’une hypothèse parmi d’autres pour expliquer la présence du spécimen chez nous.

Les rorquals à bosse sont en rétablissement, dit-elle. Il y a de plus en plus d’individus observés dans le Saint-Laurent et plus il y a d’individus, plus ils ont besoin d’espace donc c’est possible qu’il y en ait qui prolongent leur saison avec nous.

«Mais est-ce que c’est aussi le fait qu’il y ait moins de glace qu’avant? Ça pourrait être une autre hypothèse sur une présence hivernale de rorqual à bosse.» – Marie-Ève Muller, porte-parole du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins

Quelles que soient leurs causes, Marie-Ève Muller souligne que ces changements d’habitudes chez les différentes espèces ne sont pas sans conséquence. Tout changement dans l’écosystème peut avoir des effets dominos assez importants. Ça apporte aussi des changements, évidemment, pour les proies dont se nourrissent les baleines et les phoques.

La porte-parole du GREMM indique que les différentes espèces doivent s’adapter à ces changements d’écosystème et que pour plusieurs, cette période d’adaptation vient souvent avec de nombreux problèmes.

LA UNE : Des observations inhabituelles de rorquals à bosse ont été faites du côté de la Haute-Côte-Nord cette semaine. PHOTO : ISTOCK