Le plan de pêche au hareng 2021 manque de mordant, selon les pêcheurs

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Le plan de pêche au hareng 2021 pour le sud du golfe du Saint-Laurent déçoit les pêcheurs qui espéraient des mesures pour régler ce qu’ils jugent comme étant les « vrais problèmes » en ce domaine.

Le quota accordé par le ministère des Pêches et des Océans cette année n’a pas changé depuis la baisse de l’an dernier. Le directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), Martin Mallet, reconnaît que le hareng est en péril, mais il dit que la pêche est loin d’être le seul facteur en cause.

«Dans ce cas-ci, ce qu’il faut réaliser, c’est seulement 5 % de la mortalité naturelle du hareng qui est relié à la pêche. Le reste, c’est de la mortalité naturelle et d’autres phénomènes écosystémiques qui sont en cause. Au niveau de la mortalité naturelle, ça fait au-delà de 20 ans qu’on […] a de la recherche, de la science, qui démontre que l’augmentation fulgurante de la population du phoque gris, surtout dans le golfe, est problématique non seulement pour le hareng, mais pour plusieurs autres espèces,» explique Martin Mallet durant une entrevue accordée vendredi à l’émission Lamatinale, d’ICI Acadie.

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Une colonie de phoques gris (archives). PHOTO : ISTOCK / IAN DYBALL

L’Union des pêcheurs des Maritimes demande au ministère des Pêches et des Océans de prendre des mesures pour réduire le stock de phoques gris. L’organisme craint que le phoque gris ne se rabatte sur le homard et le crabe s’il ne trouve plus un jour assez de harengs pour se nourrir.

On va certainement forcer une discussion avec le ministère pour qu’il y ait vraiment une remise en question des priorités au niveau du ministère pour mettre vraiment [l’accent] sur les choses qu’on peut travailler dessus ensemble, dont justement le développement d’un protocole, d’un programme pour la chasse du phoque gris dans le golfe, affirme Martin Mallet.

L’UPM (Union des pêcheurs des Maritimes) recommande aussi plus d’études scientifiques pour mieux comprendre les changements qui se produisent dans le golfe depuis quelques années.

On pense qu’il y a beaucoup de cela qui est relié aux changements climatiques, mais pour pouvoir comprendre et mieux gérer nos ressources dans les années à venir, à moyen et à long terme, il faut vraiment qu’on commence à investir significativement dans nos sciences écosystémiques en général, estime M. Mallet.

Il ajoute que les pêcheurs présents sur la mer peuvent appuyer de telles recherches scientifiques, par exemple en notant les déplacements du hareng.

La saison de pêche au hareng dans le sud du golfe a commencé le 15 avril. Près d’une centaine de pêcheurs côtiers exercent cette activité cette année, selon l’Union des pêcheurs des Maritimes.

LA UNE : Le premier effondrement des stocks de harengs s’est produit dans les années 1960 et il a été attribué à la surpêche (archives). PHOTO : ASSOCIATED PRESS / ROBERT F. BUKATY