Qualité de l’air : beaucoup d’écoles de la Gaspésie et des Îles n’atteignent pas la cible

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Alors que 48 % des classes québécoises n’atteignent pas la cible ministérielle en matière de qualité de l’air, ce taux s’élève à 58 % au Centre de services scolaire (CSS) des Îles et à 39 % au CSS René-Lévesque.

Le CSScentre de services scolaire René-Lévesque a échantillonné 200 classes dans 30 bâtiments. Comme partout au Québec, les taux de dioxyde de carbone ont été mesurés à trois reprises durant une période de cours, soit avant le début du cours, au milieu du cours et vingt minutes après l’ouverture des fenêtres ou de la porte.

Le tiers des locaux analysés ont obtenu des résultats compris en 1000 et 1500 parties par million (ppm) de C02, un taux jugé acceptable, mais supérieur à la valeur cible de 1000 ppm du ministère de l’Éducation.

De plus, 6 % des locaux testés ont dépassé le seuil acceptable de 1500 ppm, un résultat pour lequel le Ministère exige la mise en place de mesures correctives à l’intérieur d’un mois.

Les écoles ayant présenté des résultats supérieurs à 1500 ppm dans certains locaux sont les suivantes : Antoine-Bernard de Carleton-sur-Mer (4 locaux), Bon-Pasteur de Grande-Rivière (3 locaux), Bon-Pasteur de Sainte-Thérèse-de-Gaspé (1 local), Sacré-Cœur de Newport (1 local), Saint-Joseph de Chandler(1 local) et l’école du Plateau de Saint-François-d’Assise (1 local).

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La concentration de dioxyde de carbone dépassait le seuil acceptable dans un local de l’école Bon-Pasteur de Sainte-Thérèse-de-Gaspé (archives).PHOTO : RADIO-CANADA / BRUNO LELIÈVRE

 Dans ces locaux, le centre de services scolaire René-Lévesque a apporté des correctifs. L’organisation scolaire a effectué de nouveaux tests depuis et assure que les taux de CO2 ont été abaissés sous le seuil optimal de 1000 ppm.

À l’école Antoine-Bernard, c’est ventilé mécaniquement et on s’est aperçu qu’il y avait des sorties de ventilation extérieures qui étaient obstruées par la neige, explique le directeur général du CSS René-Lévesque, Louis Bujold. On a fait les ajustements pour s’assurer que ça ne se reproduise plus.

Dans le cas des autres locaux, aucun système de ventilation mécanique n’est en place. Les mesures de suivi ont consisté à rappeler les bonnes pratiques d’ouverture des fenêtres aux enseignants et à s’assurer de leur application.

De façon générale, le centre de services scolaire René-Lévesque estime que les résultats obtenus sont très satisfaisants , considérant que 95 % des classes analysées respectent le niveau d’acceptabilité fixé par le ministère de l’Éducation (moins de 1500 ppm de C02).

On est satisfait des résultats parce qu’on a d’anciennes écoles non ventilées, ce qui fait en sorte qu’on aurait pu s’attendre à des taux élevés, mais on voit que les membres du personnel appliquent les mesures de ventilation, mentionne Louis Bujold.

«Idéalement, on aimerait que nos écoles soient en bas de 1000 ppm, mais c’est difficile avec une majorité de nos écoles primaires qui sont non ventilées.» – Une citation de :Louis Bujold, directeur général du Centre de services scolaire

58 % locaux testés aux Îles dépassent la cible

Du côté du Centre de services scolaire des Îles, 58 % des 38 locaux échantillonnés ne respectent pas la valeur cible de concentration de dioxyde de carbone.

Au total, 22 classes ont obtenu des résultats compris en 1000 et 1500 parties par million (ppm) de C02.

Ce sont 18 % des locaux testés qui ont dépassé le seuil acceptable de 1500 ppm. Ces salles de classe se trouvent à l’école Centrale (2 locaux), Stella-Maris (1 local), St-Pierre (1 local), de même qu’à la Polyvalente des Îles (4 locaux).

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Des tests de qualité de l’air ont été effectués dans 38 locaux de 8 établissements du Centre de services scolaire des Îles (archives). PHOTO : RADIO-CANADA

Le directeur du service des ressources matérielles du Centre de services scolaire des Îles, Jean-Michel Cyr, explique que le respect des consignes d’ouverture des fenêtres est au cœur du problème, puisque la majorité des écoles madeliniennes ne disposent pas de ventilation mécanique.

Le portrait qu’on voit dans nos chiffres c’est qu’on est capable de pouvoir atteindre les seuils lorsqu’on effectue une ventilation adéquate, souligne M. Cyr. Toutefois, ça démontre aussi qu’on doit continuer à communiquer l’information pour s’assurer que les bonnes pratiques soient appliquées.

Le centre de services scolaire des Îles mène actuellement des démarches auprès du Ministère pour obtenir une vingtaine d’échangeurs d’air pour améliorer la situation.

«On est à regarder les solutions mécaniques qui pourraient être combinées à de bonnes pratiques de ventilation pour atteindre les cibles en tout temps.» – Une citation de :Jean-Michel Cyr, directeur du service des ressources matérielles du Centre de services scolaire des Îles

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La santé publique et le ministère de l’Éducation recommandent d’ouvrir les fenêtres avant et après les cours, mais pas pendant la présence des élèves (archives). PHOTO : RADIO-CANADA

Le Centre de services scolaires des Îles songe aussi à acquérir des équipements qui permettraient des mesures en continu de la concentration de dioxyde de carbone dans l’air.

Le plus tôt possible, on aimerait avoir des mesures continues, surtout dans les locaux les plus problématiques, pour voir comment ça varie dans le temps et avoir le plus d’informations possible sur les ajustements à faire sur les comportements humains ou les ajouts mécaniques, affirme Jean-Michel Cyr.

Note de la rédactionLes données que le centre de services scolaire des Îles a fournies directement à Radio-Canada diffèrent de celles compilées par le ministère de l’Éducation. Le centre de services scolaire des Îles explique que de premiers tests avaient été effectués en décembre, à l’aide d’un appareil de mesure non calibré, pour finalement être refaits en mars. Le ministère a tout de même conservé les premières données, alors que l’organisation scolaire les a évacuées de son rapport final.

Et dans les autres centres de services scolaires?

Au moment de publier ces lignes, Radio-Canada n’avait pu obtenir les résultats complets et détaillés des tests de qualité de l’air menés dans les écoles des centres de services scolaires Monts-et-Marées, Chic-Chocs et Eastern Shores.

Le ministère de l’Éducation a toutefois publié un rapport sur la qualité de l’air intérieurcomprenant des données compilées pour chacun des centres de services scolaires. Ce rapport n’expose toutefois pas les données pour chacun des locaux échantillonnés.

Selon ces données ministérielles, le centre de services scolaire des Monts-et-Marées compte 25 % des 114 locaux testés avec un résultat excédant la cible de 1000 ppm de CO2, lors de la 2e mesure prise au milieu du cours.

Du côté du centre de services scolaire des Chic-Chocs, ce chiffre s’élève à 33 % pour 109 classes échantillonnées alors qu’il est de 31 % pour l’organisation scolaire anglophone Eastern Shores où 65 locaux ont fait l’objet d’un test de qualité de l’air.

LA UNE : Quatre locaux échantillonnés à l’école secondaire Antoine-Bernard de Carleton-sur-Mer démontraient des concentrations de CO2 supérieures au seuil jugé acceptable (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE