Tourisme à  Î.-P.-É. été 2021 : l’été flou

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Cela fait plus de trois mois que la bulle de voyage Atlantique a éclaté, emportant avec elle les espoirs d’une saison touristique hivernale à l’Île-du-Prince-Édouard. Pour autant, les services de Tourisme Î.-P.-É. ne s’avouent pas vaincus et préparent activement la saison estivale à venir. Pour l’instant, le salut passe par le tourisme insulaire.

Photo Brenda Gallant
Brenda Gallant est directrice du marketing à Tourisme Î.-P.-É. (courtoisie)

«On a des défis comme pas mal tout le monde, le marketing du tourisme ne fait pas exception.» Fin septembre, Brenda Gallant, directrice du marketing à Tourisme Î.-P.-É., continuait de croire en une saison d’hiver et voulait «avoir le max» de touristes à l’Île-du-Prince-Édouard.

Problème : la bulle Atlantique a fermé fin novembre, ce qui a interrompu tous les plans. Les statistiques le montrent, la fermeture des frontières provinciales a eu un impact important sur les arrivées. En décembre 2020, la circulation sur le pont de la Confédération était en baisse de 83 % par rapport à 2019, contre moins 33,6 % pour septembre et moins 35,5 % pour octobre.

Chute des arrivées en décembre

Les données touristiques de janvier et février ne sont pas encore disponibles, mais nul doute qu’elles suivront la même tendance que celles de décembre, alors que l’Île est toujours fermée. Sans permettre une saison estivale exceptionnelle, la bulle avait tout de même permis de limiter la casse et de croire à une saison hivernale.

«On avait tout préparé pour la campagne d’hiver, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, raconte Brenda Gallant. Mais rien n’est perdu, on va l’utiliser pour l’année prochaine.» Selon la directrice, si la pandémie de COVID-19 a un avantage, c’est qu’elle a permis de se rendre compte du potentiel touristique de la province en hiver. «L’Île a beaucoup à offrir toute l’année», insiste Brenda Gallant.

Avec les récentes éclosions au Nouveau-Brunswick en janvier, à Terre-Neuve en février, puis à l’Île ces derniers jours, le retour de la bulle de voyage Atlantique est de plus en plus repoussé. Du côté de Tourisme Î.-P.-É., la campagne «Activons notre Île», déjà lancée l’an dernier, va continuer pour inciter les Insulaires à visiter leur province. Mais c’est également le moment de penser à l’été, car 160 000 Insulaires ne remplacent pas les 1,5 million de touristes annuels dans l’économie touristique de l’Île.

Une campagne inédite à Terre-Neuve

«On se prépare pour être sur le marché au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, mais aussi à Terre-Neuve, ce qui est une nouveauté», annonce Brenda Gallant. «Nos études montrent que c’est une clientèle qu’on peut attirer ici.». Fin mars, début avril, une campagne de teasing sera lancée, basée sur celle du printemps 2020, pour titiller les potentiels clients dans les Maritimes. «C’est pour leur dire : quand vous serez prêts, venez nous visiter, détaille Mme Gallant. Mais il ne faut pas la mettre trop tôt, surtout si la bulle ne rouvre pas tout de suite, sinon les gens vont être frustrés. C’est vraiment du travail difficile, chaque fois qu’on planifie quelque chose, les dates changent. Il faut pourtant réserver les espaces publicitaires à l’avance.»

La province, qui a également une campagne prête à être lancée pour l’Ontario et le Québec, attend d’avoir un peu plus de visibilité sur l’ouverture éventuelle des frontières de l’Île, et la reprise du trafic aérien. À l’heure actuelle, l’Île n’est reliée qu’à Montréal. Les plans pour une liaison vers Calgary, annoncés début 2020 par WestJet, sont tombés à l’eau avec la pandémie. Et avec eux la campagne de publicité que la province voulait faire en Alberta.

 

PAR Laurent Rigaux | Initiative de journalisme local – APF – Atlantique

LA UNE : © Tourisme Î.-P.-É.