En 1914, l’Empress of Ireland sombrait dans le Saint-Laurent avec 1012 personnes à bord

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Dans la nuit de la pire tragédie maritime canadienne, les eaux glaciales du fleuve Saint-Laurent ont avalé le paquebot en 14 minutes, au large de Sainte-Luce-sur-Mer. Quatre cent soixante-cinq personnes, majoritairement des membres de l’équipage, ont survécu à cette collision avec le charbonnier norvégien Storstad. Reposant toujours par plus de 40 mètres sous l’eau, l’Empress of Ireland a encore des secrets à livrer, croit John Willis, conservateur au Musée canadien de l’histoire.

Cette catastrophe s’inscrit dans une série de naufrages marquants du début du 20e siècle, avec celui du Titanic (1912, 1504 victimes) et celui du Lusitania (1915, près de 1200 victimes), torpillé par un sous-marin allemand.

Contrairement au Titanic, l’Empress of Ireland n’était pas un novice des mers. Lorsqu’il est parti de Québec, le 28 mai 1914, il entamait sa 192e traversée de l’Atlantique.

Journal La Patrie du 29 mai… by on Scribd

Un territoire de possibilités

À l’époque, de nombreux bateaux de passagers empruntaient la voie maritime du fleuve Saint-Laurent pour conduire des immigrants à la recherche d’une nouvelle chance. Ils étaient attirés par le grand chantier qu’était le chemin de fer canadien et l’expansion vers l’ouest du pays.

Comme le mentionne John Willis, qui a écrit le livre Empress of Ireland, le Titanic canadien, ce 28 mai, on comptait à bord beaucoup d’immigrants anglais qui repartaient, déçus de ne pas avoir trouvé un travail satisfaisant ici.

Le temps au beau fixe

L’Empress a donc mis le cap sur Liverpool à 16 h 30, soit 90 minutes plus tard que prévu. Les conditions météorologiques étaient parfaites.

Ce trajet, qui durait habituellement six jours, était l’occasion pour les passagers de faire connaissance entre eux. Toutefois, les détenteurs de billets de première classe ne se mêlaient pas à ceux de la troisième classe, sauf peut-être au cinéma ou à la chapelle.

Image de l'Empress of Ireland Photo : Radio-Canada/Découverte

Image de l’Empress of Ireland Photo : Radio-Canada/Découverte

Des erreurs humaines néfastes

Le brouillard a joué un grand rôle dans cette collision funeste. Cette nuit-là, il s’est abattu sur le fleuve aux environs de Rimouski et a favorisé la confusion qui a mené au choc avec le Storstad, qui se dirigeait vers l’ouest. La communication en mer était limitée à cette époque, rappelle John Willis. Durant cette nuit du 29 mai, les pilotes de bateau ont échangé par cornes de brume interposées en espérant éviter un choc.

Mais la confusion dans les manœuvres à exécuter s’est installée, et le Storstad, rempli de charbon, a éventré l’Empress of Ireland, créant une brèche estimée à 35 mètres carrés.

La tragédie a été très médiatisée, mais le déclenchement de la Première Guerre mondiale, un mois plus tard, l’a éclipsée rapidement dans les pages des journaux.

L’épave a été localisée en 1964, à un peu plus de sept kilomètres au large de Sainte-Luce-sur-Mer. Le lieu du naufrage a été désigné site historique par le gouvernement canadien.

Le Storstad après sa collision avec l'Empress of Ireland   Photo : W5.montreal.com

Le Storstad après sa collision avec l’Empress of Ireland   Photo : W5.montreal.com

 

LA UNE : Le paquebot Empress of Ireland   Photo : La Presse canadienne