Fermetures en série de services de garde en milieu familial aux Îles-de-la-Madeleine

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L’équivalent des places de sept milieux de garde en milieu familial n’est pas disponible.

Près du quart des places offertes dans des services de garde en milieu familial aux Îles-de-la-Madeleine existent sur papier, mais pas dans la réalité, faute de main-d’œuvre.

Depuis le 1er avril 2020, six services de garde ont mis la clé sous la porte, sans compter une septième fermeture prévue cet été. Le seul service de garde éducatif en milieu familial reconnu du secteur est de l’archipel va cesser ses activités en juillet, à Grande-Entrée.

En contrepartie, un seul nouveau milieu de garde a été accrédité.

Habituellement, les fermetures de service de garde et les nouvelles ouvertures s’équilibrent, mais, dans le contexte de la pandémie, il y avait plusieurs contraintes et des incertitudes, ce n’était pas nécessairement attirant pour quelqu’un d’ouvrir, explique la directrice du bureau coordonnateur du Centre de la petite enfance Chez ma tante, Céline Miousse.

Si rien ne change, 46 places sur les 189 inscrites au permis du bureau coordonnateur du Centre de la petite enfance Chez ma tante, ne pourront réellement être occupées par un enfant, en raison du manque de responsables de service de garde intéressés. Il s’agit d’une perte de 20 places par rapport à septembre 2019.

«L’objectif serait d’accréditer sept nouveaux milieux de garde pour retrouver le plein potentiel de notre permis.» – Une citation de :Céline Miousse, directrice CPE Chez ma tante, bureau coordonnateur

Avant, il y a eu des années où il y avait des listes d’attente pour celles qui voulaient ouvrir, on n’est plus là du tout, admet Mme Miousse. On a le même problème que beaucoup de secteurs, c’est vraiment un manque de main-d’œuvre.

 

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La fermeture des services de garde en milieu familial exacerbe le manque de place en garderie dans l’archipel, où plus de 80 places sont manquantes selon une étude réalisée en 2019. PHOTO : KARINE ARSENEAULT

Des actions pour changer la donne

Le bureau coordonnateur du Centre de la petite enfance Chez ma tante multiplie les initiatives pour tenter de recruter des responsables de service de garde : campagne de publicité à la radio locale, diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux et participation au Salon virtuel de l’emploi et de la vie aux Îles les 21 et 22 avril.

On veut vraiment être proactifs pour trouver des personnes prêtes à ouvrir des services de garde, affirme Mme Miousse. Les parents ont des besoins maintenant.

De plus, l’organisme vient tout juste de déposer une demande d’aide financière à la Communauté maritime des Îles, à travers la Politique de soutien aux projets structurants découlant du Fonds régions et ruralité. Le but du projet consiste à donner un coup de pouce aux nouveaux milieux accrédités en remboursant les frais d’équipements nécessaires pour l’ouverture d’un milieu de garde, jusqu’à concurrence de 1500 $.

 

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Selon la directrice du CPE Chez ma tante, quelque 150 enfants madelinots sont sur la liste d’attente du guichet unique La Place 0-5, mais certains ont toutefois déjà accès à un service de garde. PHOTO : SANDRINE MIOUSSE

L’agent de développement social pour le Réseau des partenaires en développement social des Îles, André St-Onge, affirme que le maintien de l’offre de garde en milieu familial est vital dans le contexte actuel, mais que les conditions de travail des responsables sont précaires.

Les milieux familiaux sont vraiment importants, soutient M. St-Onge. Si on en perd, il faut augmenter encore plus les places en CPE, mais quand on fait des projets en installation, ça prend deux, trois ou quatre ans avant l’ouverture, alors que le milieu familial est très flexible et peut ouvrir rapidement.

«Il faut s’attaquer à la précarité que vivent les responsables des services de garde. Il faut les soutenir et les valoriser.» – Une citation de :André St-Onge, agent de développement social

Le Réseau des partenaires en développement social des Îles entend relancer le processus de concertation, ralenti par la pandémie, dans le but de consolider les services de garde en milieu familial dans l’archipel.

Ça n’appartient pas qu’au Centre de la petite enfance Chez ma tante de trouver des solutions, il faut se mobiliser l’ensemble des intervenants, indique M. St-Onge.

Mise à jour de l’étude sur les besoins en service de garde

L’équipe de développement social des Îles met actuellement à jour une étude effectuée à la fin de l’été 2019 qui concluait que 82 places en service de garde étaient requises dans l’archipel.

Je n’ai aucun indice qui me permettrait de croire qu’on est sur une tendance à la baisse, indique M. St-Onge. On s’attend à ajouter des places manquantes par rapport aux projections qu’on avait faites.

Selon les projections de l’étude, près de 550 places en garderie pourraient être requises dans l’archipel d’ici 2025 si le nombre de naissances continue de croître selon le rythme observé récemment, alors que 389 places seraient alors disponibles en comptabilisant les 70 nouvelles places en voie d’être créées au CPE La Ramée.

LA UNE : Entre avril 2020 et juillet 2021, sept services de garde en milieu familial auront fermé leurs portes. PHOTO : SANDRINE MIOUSSE