Un nouveau robot sous-marin pour aider les baleines noires

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Un nouveau robot sous-marin se joindra à l’escouade canadienne de surveillance des baleines noires de l’Atlantique Nord, qui tente d’empêcher ces mammifères en voie de disparition d’entrer en collision avec des navires dans le golfe du Saint-Laurent.

Traditionnellement, ces cétacés passaient les mois d’été dans les environs de la baie de Fundy, entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, mais ces dernières années, elles ont migré plus au nord, vers le golfe du Saint-Laurent, au cœur des voies de navigation.

Ottawa a ordonné ces dernières années des limitations de vitesse pour les navires et un certain nombre de fermetures temporaires de pêche dans le secteur.

Le nouveau robot sera intégré à la flotte de planeurs sous-marins exploités par l’organisme Ocean Tracking Network et l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse. La plus récente acquisition transportera un hydrophone capable d’identifier les appels des baleines franches et de signaler leur emplacement, a expliqué lundi Fred Whoriskey, de l’Ocean Tracking Network. L’Université du Nouveau-Brunswick et Transports Canada sont également partenaires dans ce projet de 3,6 millions de dollars qui s’étendra sur les cinq prochaines années.

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Il ne reste que 366 baleines noires dans le monde, selon les dernières estimations du New England Aquarium (archives). PHOTO : NEW ENGLAND AQUARIUM

Il n’y a pas qu’une façon de déterminer efficacement où se trouvent les baleines à un moment précis lorsqu’elles se trouvent dans le golfe du Saint-Laurent, a expliqué le professeur Whoriskey en entrevue. La surveillance aérienne n’est bonne que les jours ensoleillés, par mer calme, alors que les hydrophones montés sur des bouées fixes ont leurs limites, explique le biologiste, un Américain qui a obtenu son doctorat à l’Université Laval.

«Les planeurs descendent dans les canaux de navigation, écoutent et détectent les bruits d’appel des baleines, puis remontent périodiquement à la surface et diffusent leurs informations.» – Une citation de :Fred Whoriskey, directeur de l’Ocean Tracking Network

Ces planeurs jaune banane mesurent environ un mètre et demi de long et ont la forme d’une torpille avec des ailes, souligne le chercheur. Trois planeurs sont déjà utilisés dans le golfe cette année, et le plus récent, en cours de construction, remplacera l’un d’entre eux.

Depuis juin 2017, un nombre inhabituellement élevé de baleines noires sont mortes, réduisant la population à moins de 400 individus. Certains experts soutiennent que l’espèce est au bord de l’extinction. Les collisions avec les navires et les enchevêtrements dans les engins de pêche sont à l’origine de la plupart de ces décès.

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Une première baleine noire dans les eaux canadiennes a été aperçue dans le golfe du Saint-Laurent le 25 avril 2021 (archives).PHOTO : ÉQUIPE DE SURVEILLANCE AÉRIENNE, MINISTÈRE DES PÊCHES ET DES OCÉANS

 Le professeur Whorisky croit que les recherches de son équipe, qui comprennent aussi l’analyse des mouvements des animaux et l’emplacement des sources de nourriture, pourraient aider l’espèce menacée à se relever. On constate que l’espèce se débat, assure M. Whorisky. Des baleineaux sont nés cette année. Il nous appartient maintenant de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider à se relever.

La Presse canadienne

LA UNE : L’un des planeurs sous-marins de l’Université Dalhousie (archives) PHOTO : RADIO-CANADA / NICOLAS STEINBACH