Il y a 50 ans, l’Irving Whale s’échouait au large des Îles

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Il y a 50 ans, l’Irving Whale faisait naufrage à 100 kilomètres au large des Îles-de-la-Madeleine, laissant en héritage du mazout lourd et des BPC dans l’environnement pour des décennies.

La barge, propriété de la compagnie Irving, contenait un chargement de 4200 tonnes de mazout lourd. Entre 125 et 200 tonnes de l’hydrocarbure se sont répandues sur le littoral de l’archipel.

À l’époque, la Garde côtière canadienne avait embauché des Madelinots pour nettoyer les plages et enfouir 200 000 sacs de sable souillé dans les dunes, sans se soucier de répertorier de leur emplacement.

Même si une opération de nettoyage a par la suite été effectuée, des milliers de sacs au contenu toxique se trouvent toujours sous la surface des plages.

«Il est bien possible de certains sacs aient encore leur contenu, ceux qui seraient relativement encore profondément enfouis. » –  Émilien Pelletier, professeur émérite, Université du Québec à Rimouski

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Des travaux ont eu lieu pour tenter de récupérer un maximum de sacs de mazout. PHOTO : PÊCHES ET OCÉANS CANADA

Surprise, des BPC!

C’est seulement la veille du renflouement de la barge, quelques 26 années après son naufrage, que la compagnie Irving a révélé qu’elle contenait aussi 7 tonnes de BPC.

L’opération, qui consistait à remettre l’épave à flot, a été un moment inquiétant pour Émilien Pelletier, qui à l’époque était professeur en science marine à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

«Au moment de la récupération, tout le monde craignait, et j’étais le premier, que l’épave contienne encore beaucoup de pétrole et de BPC, ce qui s’est révélé négatif. raconte-t-il.

«Au fond, pendant, les [26 ans] qu’il a été là, l’entièreté du pétrole, les BPC se sont déversés lentement dans le golfe Saint-Laurent. C’est comme un poison à petite dose.» – Émilien Pelletier, professeur émérite, Université du Québec à Rimouski

L’opération de renflouement a coûté 42 millions de dollars.

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Émilien Pelletier est l’auteur du livre « Le fantôme du Irving Whale », publié en 1995. À cette époque, il était professeur en science marine à l’Institut national de recherche scientifique. PHOTO : ÉMILIEN PELLETIER

Il y a 50 ans, aucune loi n’obligeait la compagnie à reprendre possession de sa barge.

Aujourd’hui, Émilien Pelletier croit que le pays a tiré des leçons de cette triste histoire. «Il y a eu un autre accident presque simultanément en Nouvelle-Écosse, avec un cas différent, un navire qui s’est cassé en deux dans une tempête d’automne. Les deux accidents à mon avis ont allumé des lumières à Ottawa chez les responsables d’Environnement Canada et Pêches et Océans.»

«Il y a eu une réaction certainement positive dans les années suivantes pour mettre en place des normes et des moyens de luttes. Ça s’est fait simultanément dans le monde entier d’ailleurs. » – Émilien Pelletier, professeur émérite, Université du Québec à Rimouski

Émilien Pelletier a tenté de connaître les répercussions environnementales du naufrage de l’Irving Whale, à savoir par exemple si les BPC. Ses recherches s’étaient révélées vaines à l’époque.

LA UNE : Nettoyage de la plage des Îles, après le naufrage de l’Irving whale en 1970. PHOTO : ARCHIVES