Les changements climatiques contribuent au déclin des baleines noires de l’Atlantique

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Selon une nouvelle étude publiée le 31 août dans la revue Oceanography, les changements climatiques et le réchauffement des températures océaniques pourraient contribuer au déclin de la population des baleines noires de l’Atlantique Nord.

Jusqu’en 2010 environ, il était possible d’observer des baleines se nourrissant de copépodes, ou de minuscules crustacés, dans leurs eaux d’alimentation traditionnelles de la baie de Fundy et du golfe du Maine.

L’étude intitulée Ocean Regime Shift is Driving Collapse of the North Atlantic Right Whale Population a toutefois démontré qu’au cours des 10 dernières années, le réchauffement des températures océaniques a poussé les crustacés vers le golfe du Saint-Laurent. Les baleines noires ont donc suivi leur chemin.

Plus de collisions au sud à cause du trafic maritime

Selon le rapport, plus le nombre de baleines noires qui visitent les aires d’alimentation du sud du golfe du Saint-Laurent a augmenté au fil du temps, plus les risques associés aux collisions avec les navires et aux enchevêtrements ont également augmenté.

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Depuis 2017, 34 baleines échouées mortes ont été retrouvées dans les eaux canadiennes et américaines (archives). PHOTO : CBC/GARY MANSFIELD

Sans plan de gestion pour la protéger, la population de baleines noires a connu un nombre croissant d’enchevêtrements et de mortalités graves dans le sud du golfe du Saint-Laurent, à partir de 2015, est-il indiqué.

Les enchevêtrements ou les collisions avec des navires sont la principale cause de décès, selon la l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique.

Les températures océaniques augmentent

Le problème est lié aux changements climatiques et à son impact sur les courants océaniques. Cela inclut le Gulf Stream, qui déplace les eaux chaudes vers le nord.

Kimberley Davies, qui est également professeure agrégée de biologie au campus Saint John de l’Université du Nouveau-Brunswick, a déclaré que ce courant amène désormais l’eau plus chaude dans des zones de la baie de Fundy et du golfe du Maine.

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Le courant du Gulf Stream a changé selon les auteurs de l’étude. Les eaux des régions de la baie de Fundy et du golfe du Maine se sont réchauffées jusqu’à 2 °C. PHOTO : RADIO-CANADA

Cela a poussé les crustacés vers des eaux plus froides plus au nord, comme le golfe du Saint-Laurent, où les baleines noires risquent davantage de s’empêtrer dans les engins de pêche et d’être heurtées par les navires, a déclaré Kimberley Davies.

Elle estime que de tels événements de mortalité sont dévastateurs pour baleines","text":"une population de 350 baleines"}}">une population de 350 baleines.

«Il leur faut 10 ans pour arriver à maturité et produire leur premier baleineau. Vous pouvez donc vous faire une idée que ce genre de pertes n’est tout simplement pas viable.» – Une citation de :Kimberley Davies, professeure agrégée de biologie à l’Université du Nouveau-Brunswick

Nous devons donc vraiment prévenir ce genre de catastrophes aiguës, a-t-elle ajouté.

Une population fragile

En réponse à l’augmentation du nombre de décès de baleines noires de l’Atlantique Nord, le gouvernement du Canada a mis en place certaines mesures. Notamment, des limites de vitesse pour les navires dans les voies de navigation du golfe du Saint-Laurent, ainsi que la fermeture des zones de pêche où ces baleines ont été repérées.

Kimberley Davies a déclaré que 2021 a été une bonne année pour la population de baleines noires, avec 18 baleines nées.

Cependant, selon elle, le faible nombre global de naissances, combiné au nombre élevé de décès des années précédentes, signifie que l’espèce est toujours menacée.

et 2017, où le nombre de baleineaux était vraiment, vraiment faible, indique à nouveau des problèmes de limitation de la nourriture dans la population","text":"Le fait qu'il y ait eu beaucoup d'années, entre 2010et 2017, où le nombre de baleineaux était vraiment, vraiment faible, indique à nouveau des problèmes de limitation de la nourriture dans la population"}}">Le fait qu’il y ait eu beaucoup d’années, entre 2010 et 2017, où le nombre de baleineaux était vraiment, vraiment faible, indique à nouveau des problèmes de limitation de la nourriture dans la population, a-t-elle affirmé.

Cela indique aussi d’autres facteurs de stress tels que les enchevêtrements dans les engins de pêche.

D’après un texte de Aidan Cox de CBC

LA UNE : L’augmentation du climat océanique fait déplacer la nourriture des baleines franches, qui se déplacent à leur tour, dans des eaux toutefois plus dangereuses. PHOTO : FWC/JOEY ANTONELLI