Taxer les touristes : une question « complexe », dit le maire sortant des Îles

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Alors que Percé compte mettre en place dès ce printemps une toute nouvelle redevance imposée aux touristes, le maire sortant des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, juge qu’une telle option est « complexe ». L’élu ne l’envisage pas.

M. Lapierre était en entrevue à l’émission Bon pied, bonne heure vendredi matin. La redevance de 1 $ que la capitale touristique gaspésienne souhaite ajouter sur toute facture de plus de 10 $ générée par des transactions portant sur certains biens et services a notamment été abordée.

L’administration municipale de Percé espère ainsi mettre la main sur 1,5 million $ par an afin de développer et entretenir ses infrastructures touristiques. Son projet a d’ailleurs suscité de nombreuses réactions.

Le maire sortant des Îles-de-la-Madeleine, où les retombées économiques liées au tourisme avoisinent annuellement les 100 millions $, est resté prudent en entrevue et s’est gardé d’ouvrir la porte à une telle option sur l’archipel.

«Percé, c’est Percé, dans le sens qu’ils ont leur propre réalité, autant touristique qu’économique et sociale. C’est ça, l’autonomie des municipalités. Chaque municipalité peut convenir, selon sa propre réalité, de ce qui est bon pour elle et pour ses citoyens.» – Une citation de :Jonathan Lapierre, maire sortant des Îles-de-la-Madeleine

L’élu rappelle que l’idée d’imposer une taxe aux visiteurs a été discutée aux Îles-de-la-Madeleine vers 2004-2005. Ce concept revêtait alors le nom de carte écotouristique.

On s’est rendu compte qu’à la fois la population et les intervenants en matière de tourisme étaient très déchirés sur l’imposition ou non d’une pareille taxe, rappelle M. Lapierre.

Pour lui, la question de la mise en place d’une redevance obligatoire demeure donc complexeTaxer pour taxer, je pense que personne ne veut ça au Québec ni au Canada. Il faut savoir pourquoi on veut taxer et à quoi va servir cette taxe-là.

Des inquiétudes chez certains citoyens

Jonathan Lapierre rappelle que la question de l’encadrement du développement touristique aux Îles-de-la-Madeleine reste centrale et primordiale. Il cite notamment en exemple la question de la capacité d’accueil dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Il admet que la pression qu’exerce le tourisme sur le territoire suscite certaines préoccupations chez une partie des Madelinots et Madeliniennes.

% des Madelinots ont la même opinion? Certainement pas. Est-ce qu’il y a une partie des Madelinots qui ont cette perception-là,? Très certainement","text":"Je pense qu’il y a une certaine inquiétude qui est palpable dans la population. Maintenant, est-ce que 100% des Madelinots ont la même opinion? Certainement pas. Est-ce qu’il y a une partie des Madelinots qui ont cette perception-là,? Très certainement"}}">Je pense qu’il y a une certaine inquiétude qui est palpable dans la population. Maintenant, est-ce que 100 % des Madelinots ont la même opinion? Certainement pas. Est-ce qu’il y a une partie des Madelinots qui ont cette perception-là? Très certainement, mentionne Jonathan Lapierre.

Un questionnaire sur les perceptions des Madelinots face au tourisme réalisé au printemps 2020 révélait que 89 % des répondants reconnaissaient que le tourisme constitue un facteur de croissance économique pour l’archipel.

Toutefois, 57 % des personnes interrogées estimaient que trop de visiteurs convergeaient vers les Îles-de-la-Madeleine en période estivale.

Des recommandations attendues cet hiver

Jonathan Lapierre rappelle que le Comité de travail sur le développement touristique de la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine, qui a réalisé les consultations portant sur les perceptions des Madelinots quant au tourisme, est déjà à l’œuvre depuis décembre 2019.

Celui-ci s’est d’ailleurs réuni jeudi. Des recommandations devraient être formulées d’ici le mois de janvier.

D’ici les prochaines semaines et d’ici les prochains mois, on pourrait par exemple proposer aux élus d’adopter une réglementation pour gérer ou légiférer sur les maisons secondaires, pour éviter qu’elles se transforment en maisons touristiques, illustre M. Lapierre.

Percé a d’ailleurs interdit la conversion de résidences unifamiliales en lieux d’hébergement touristique sur l’entièreté de son territoire en mars dernier.

Les données complètes de fréquentation de l’archipel pour l’été 2021 devraient être rendues publiques en octobre.

LA UNE : Dans une consultation menée au printemps 2020, plus de 60 % des répondants estimaient que le tourisme permet de mettre en valeur et de préserver la culture locale, le mode de vie maritime et insulaire des Îles-de-la-Madeleine, alors que 22 % croyaient le contraire. (Archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE