Des scientifiques recrutent des volontaires pour les aider à repérer les morses depuis l’espace

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Le British Antarctic Survey (BAS) et le WWF ont lancé un appel pour recruter des volontaires pour les aider à chercher des morses sur des milliers d’images prises par des satellites depuis l’espace. Le projet vise à étudier comment le changement climatique affecte les mammifères marins.

 
Mais pour évaluer cet impact, encore faut-il pouvoir observer ces populations et ce, sans les déranger. Les scientifiques ont trouvé la solution. Ils ont décidé de faire appel à des satellites pour capturer des milliers d’images à haute résolution des rassemblements de morses installés sur plus de 25.000 kilomètres carrés le long des côtes arctiques.

« Evaluer les populations de morses via les méthodes traditionnelles est très difficile parce qu’ils vivent dans des endroits extrêmement reculés, passent la plupart de leur temps sur la glace de mer et se déplacent beaucoup« , a confirmé dans un communiqué Hannah Cubaynes, chercheuse du British Antarctic Survey.

« Les images satellite peuvent résoudre ce problème parce qu’elles permettent de surveiller de vastes zones de côtes pour déterminer où sont les morses et nous aider à compter ceux que nous trouvons« , a-t-elle ajouté. C’est justement sur ce point que l’équipe du projet Walrus from Space a besoin d’un coup de main.

Aider à compter les morses depuis l’espace

 
Le BAS et le WWF ont en effet lancé un appel pour recruter des volontaires qui les aident à compter les morses (Odobenus rosmarus) sur les milliers d’images satellite récoltées. « Suivre les morses de l’Atlantique et de la mer de Laptev va demander d’énormes quantités d’imagerie, trop pour un scientifique seul ou une petite équipe« , a expliqué Hannah Cubaynes.

« Nous avons donc besoin de milliers de scientifiques citoyens pour nous aider à en apprendre plus sur cet animal iconique« , a-t-elle continué. Pour s’inscrire, il suffit de se rendre sur le site officiel du projet mené en partenariat avec la société DigitalGlobe de Maxar Technologies et se créer un compte puis de regarder un court tutoriel pour apprendre à devenir un « inspecteur de morse ».

Une fois ses capacités de recherche évaluées, le volontaire n’a plus qu’à se lancer et commencer à repérer les morses sur les clichés. Au cours des cinq prochaines années, les satellites captureront régulièrement des photos au-dessus de la Russie, du Groenland, de la Norvège et du Canada. Images qui seront ensuite soumises aux « inspecteurs de morse ».

Les initiateurs du projet espèrent recruter plus de 500.000 scientifiques citoyens sur cette période durant laquelle les méthodes de comptage seront continuellement évaluées et améliorées pour collecter davantage de données. Des informations qui offriront aux scientifiques un meilleur aperçu pour évaluer la situation des populations sans les déranger.

Une espèce « iconique » menacée par le changement climatique

« Les morses sont une espèce iconique avec une grande importance culturelle pour les habitants de l’Arctique, mais le changement climatique fait fondre leur habitat glacé. Il est facile de se sentir impuissant face à la crise du climat et de la nature« , a justifié Rod Downie, conseiller polaire en chef du WWF.

« Ce projet permet aux volontaires d’agir pour comprendre une espèce menacée par la crise climatique, et l’aider à protéger son futur« , a-t-il indiqué. L’espèce O. rosmarus est classée vulnérable à l’échelle globale par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Et le changement climatique représente l’une des principales menaces qui pèsent sur elle.

L’Arctique qui constitue son habitat se réchauffe aujourd’hui trois fois plus vite que le reste de la planète. Et ce sont quelque 13% de la glace de mer d’été qui disparaissent chaque décennie selon les estimations. Un recul préoccupant pour les morses qui utilisent cette glace pour se reposer et donner naissance à leurs petits.

Les mammifères marins doivent alors trouver refuge sur terre, formant d’immenses rassemblements sur des plages, et nager plus loin en dépensant plus d’énergie pour trouver de la nourriture. La disparition de glace de mer rend aussi l’Arctique plus accessible, favorisant le trafic maritime et le développement industriel qui peuvent déranger les morses.

Grâce aux données collectées à travers le projet Walrus from Space, le BAS et le WWF espèrent pouvoir livrer des informations utiles pour mettre en place des mesures de conservation pour l’espèce.

LA UNE : Le changement climatique est l’une des principales menaces qui pèsent sur les populations de morses et leur habitat glacé. © Timinilya/CC BY-SA 4.0