Pêche au sébaste: le déroulement des consultations dénoncé

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Bien que l’éventuelle ouverture d’une pêche au sébaste dans le golfe du Saint-Laurent suscite de l’espoir en Atlantique, une vaste coalition d’association de pêcheurs côtiers, de Premières nations et de transformateurs de produits de la mer dénonce le déroulement des consultations entreprises par Pêches et Océans Canada concernant la gestion de cette espèce.

Sous moratoire depuis 25 ans dans l’Unité I (golfe du Saint-Laurent et le chenal Laurentien), le sébaste a connu une croissance de ses stocks et de sa biomasse au cours des 10 dernières années au point où le MPO envisage de relancer une pêche commerciale au cours des prochaines années.

La ressource de sébaste de l’Unité 1 est un des plus grands stocks de poissons au monde, avec une biomasse supérieure à 4,3 millions de tonnes métriques.

Cependant, la coalition estime que le processus actuel manque d’engagement et de transparence. Elle demande au MPO de le suspendre.

«Le processus actuel est inutilement précipité», dit Jean Lanteigne, directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels.

Selon un communiqué de presse, le processus de consultation actuel implique que les intervenants soumettent des réponses à cinq questions élaborées par le MPO. La date limite de soumission est en novembre. Le MPO résumera ces réponses et les affichera en ligne.

«La décision d’allocation du MPO sur le sébaste déterminera pour les décennies à venir l’avenir économique d’un grand nombre de collectivités sur la côte de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et du Québec. Une telle décision exige des consultations de plus de six semaines et un questionnaire de cinq questions. Il doit y avoir des consultations sérieuses avec des réunions tenues virtuellement sur une période raisonnable. Cela signifie également que les commentaires des intervenants devraient être divulgués afin que la décision du MPO puisse être comprise par tous», ajoute M. Lanteigne.

Le groupe accuse aussi le MPO de vouloir favoriser les entreprises de pêche hauturière et de limiter l’accès des pêcheurs côtiers à cette pêche.

«Le processus actuel du MPO semble fortement orienté vers les souhaits des sociétés de pêche hauturière, qui ne tiennent pas compte des pêcheurs, des travailleurs d’usine et des communautés adjacentes à la ressource. En fait, ce que veulent les grandes corporations, c’est de remonter le temps – ils veulent non seulement la majeure partie du quota, mais ils veulent aussi réintroduire les bateaux-usines dans le golfe du Saint-Laurent, où ils n’ont pas été utilisés depuis des décennies», dit Keith Sullivan, président du syndicat Fish Food and Allied Workers de Terre-Neuve.

Le MPO se défend

Pêches et Océans Canada s’engage à mener une consultation ouverte et transparente. Le ministère rappelle que la majorité des intervenants ont indiqué qu’ils étaient en faveur d’un processus de consultation par écrit, à condition que cela leur donne la souplesse nécessaire pour ajouter des commentaires, lors d’une réunion en janvier 2021.

Les consultations officielles sur la pêche au sébaste ont été lancées à la mi-septembre pour déterminer l’accès et l’allocation des éventuelles activités de pêche au sébaste.

En plus du questionnaire, le MPO doit tenir deux réunions virtuelles les 3 et 4 novembre. Toutes les réponses soumises au questionnaire dans le cadre de la consultation seront partagées avec les membres du Comité consultatif sur le sébaste dans un document intitulé «Ce que nous avons entendu», a-t-on précisé à l’Acadie Nouvelle.

Par David Caron