Il faut réinventer le transport aérien régional

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Le transport aérien régional n’a pas échappé aux conséquences des vastes transformations causées par la pandémie. Les régions du Québec doivent retrouver l’accès à une desserte aérienne adéquate. Toutefois, il faut éviter de retomber dans le même piège que par le passé et ainsi reproduire des modèles semblables de quasi-monopoles qui ont, à plusieurs reprises, conduit à l’échec. 

 

Au plus fort de la pandémie, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) a invité le ministre des Transports, François Bonnardel, à se saisir de ce dossier, ce qu’il a rapidement fait en créant le Groupe d’intervention sur les dessertes aériennes régionales (GIDAR). Du même coup, la FQM a insisté sur l’importance de distinguer les mesures de maintien des services à court terme (période de pandémie) de celles menant vers une solution durable, à moyen et long termes (post-pandémique).

Ainsi, grâce à l’intervention du gouvernement du Québec, une certaine desserte aérienne a pu être maintenue par des transporteurs régionaux existants durant toute la période de la pandémie, et ce, en offrant le meilleur niveau de service possible dans les circonstances.

L’ère post-pandémique

Le temps est maintenant venu d’innover et de déployer un réseau de transport aérien régional qui répond véritablement aux besoins de toutes les régions du Québec.

Le contexte post-pandémique offre l’occasion d’imaginer une organisation complètement repensée du transport aérien régional au Québec, en étroite collaboration avec tous les acteurs concernés.

À cet égard, la FQM demeure convaincue que le modèle à mettre en place doit reposer d’abord sur les transporteurs régionaux québécois existants qui, ensemble, présentent une grande capacité d’adaptation aux besoins ainsi que la souplesse opérationnelle requise.

La relance de la desserte aérienne des régions du Québec devra se faire graduellement et s’ajuster selon l’évolution des besoins. Il faudra d’abord susciter l’intérêt des voyageurs, tant professionnels que touristiques, à reprendre l’avion, et développer un marché d’usagers susceptible de permettre la rentabilité du service aérien. Pour ce faire, le gouvernement devra mettre en place des conditions incitatives autant pour les voyageurs que pour les transporteurs, en adaptant les programmes mis en place durant la pandémie.

Encourager les voyageurs à prendre l’avion

Le gouvernement pourrait également permettre et encourager, lorsque justifié, l’utilisation des services de transport aérien régionaux par les fonctionnaires de l’État, pour les déplacements de longue distance.

De plus, les mesures mises en place durant la pandémie par le ministère du Tourisme pour inciter les Québécois à visiter les régions du Québec ont eu des effets très bénéfiques pour les régions. Il y a donc également lieu de maintenir cet élan par des mesures adaptées au contexte post-pandémique et à encourager les voyageurs à utiliser les services aériens régionaux.

Par ailleurs, il apparaît souhaitable que les transporteurs régionaux travaillent ensemble de façon à simplifier l’utilisation des services aériens pour les passagers, tout en optimisant la flexibilité, la stabilité et la viabilité du réseau.

Il faut cependant que le gouvernement appuie la mise en place de ce modèle par des mesures de soutien appropriées.

La FQM croit fermement qu’il est non seulement possible, mais souhaitable, de réinventer le transport aérien régional dans le contexte actuel de relance économique et elle demeure tout à fait disponible à collaborer au succès d’une telle démarche. La Fédération considère d’ailleurs que l’ensemble du milieu municipal doit être partenaire, et associé à la structuration et au déploiement des services aériens dans les régions du Québec.

Jonathan Lapierre, Maire des Îles-de-la-Madeleine et 2e vice-président de la Fédération québécoise des municipalités

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