Le variant Omicron pourrait marquer le début de la fin de la pandémie

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Malgré la propagation fulgurante du variant Omicron, plusieurs experts sont d’avis que la nouvelle année laisse présager de meilleurs jours dans notre lutte contre la pandémie de COVID-19.

Depuis son apparition, le variant Omicron s’est propagé comme une traînée de poudre à l’échelle planétaire.

Contrairement aux variants précédents qui causaient en moyenne un nouveau cas de COVID pour chaque infection, un nouveau cas d’ Omicron mène à quatre ou cinq nouvelles infections.

Il n’aura fallu que quelques semaines pour qu’Omicron s’impose à l’échelle du globe.

Les projections des autorités sanitaires à l’échelle du pays laissent d’ailleurs présager qu’à peu près chaque Canadien sera tôt ou tard infecté par le nouveau variant en raison de sa plus grande transmissibilité.

Le Nouveau-Brunswick n’échappe pas à la flambée de cas que connaît le reste du pays. D’après les projections de la Santé publique, la province pourrait bientôt recenser 1000 cas de COVID-19 quotidiennement, une situation qui pourrait bien faire dérailler le système hospitalier.

Un peu d’espoir

Malgré la gravité de la situation qui exige un effort collectif pour aplatir la courbe et ménager les ressources des hôpitaux, les nouvelles ne sont pas que mauvaises.

Pour plusieurs experts, l’arrivée d’Omicron pourrait marquer le début de la fin de la pandémie.

Roy Duncan, professeur au département de microbiologie et d’immunologie de l’Université Dalhousie, à Halifax, est de ceux qui pensent que le virus pourrait devenir endémique en 2022, même s’il est encore trop tôt pour le dire avec certitude.

D’abord, les données disponibles montrent que, malgré sa forte contagiosité, Omicron a causé des formes moins sévères de la maladie là où il est déjà passé, dit M. Duncan. Une septième étude publiée lundi par des chercheurs israéliens conclut aussi que le nouveau variant entraîne des formes moins sévères de COVID-19.

Le fort taux de transmissibilité d’Omicron offrira aussi une protection supplémentaire aux personnes infectées, ajoute le professeur Duncan.

«Le système immunitaire des gens infectés va réagir, peut-être pas aussi fortement qu’avec un vaccin, mais il y aura une réponse. Éventuellement, tout le monde aura été infecté et notre système de défense aura en quelque sorte été éduqué et saura quoi chercher à l’avenir.»

Benoît Barbeau, professeur de virologie au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal, partage cet optimisme prudent.

«Une grande majorité des personnes vont être infectées et il y aura donc une certaine immunité collective naturelle qui va se rajouter à l’immunité collective vaccinale», note le professeur.

Est-ce dire que la COVID-19 pourrait devenir aussi inoffensive qu’un rhume? C’est possible dit Roy Duncan.

«Les rhumes sont causés par toute une série de virus, dont quatre coronavirus distincts. Ces quatre virus sont fort probablement apparus, il y a très longtemps, comme celui qui cause la COVID-19, c’est-à-dire chez les animaux. À un moment donné, ils se sont transformés pour infecter l’humain, ce qui aura emporté beaucoup de gens. Le virus qui cause la COVID-19 sera peut-être le cinquième coronavirus qui va s’établir chez l’humain, mais il faudra du temps pour le savoir avec certitude.»

Gare aux variants

Certes, des variants plus dangereux pourraient apparaître. D’où l’importance d’étendre la vaccination à l’échelle planétaire, rappelle M. Barbeau. L’Organisation mondiale de la santé faisait d’ailleurs une mise en garde à cet effet mardi.

N’empêche, notre expérience de la dernière année et demie fait en sorte que nous disposons d’un coffre à outils beaucoup mieux garni pour affronter la COVID-19, dit-il.

«Quand un virus devient endémique, c’est qu’on est capable de contrôler sa transmission et qu’il n’a pas un impact majeur. Il faut se réjouir du fait que les médecins savent de mieux en mieux traiter les patients atteints de la COVID-19, les interventions sont plus efficaces pour réduire la transmission, on a développé des vaccins en un temps record, il y a une certaine immunité collective qui se développe et des traitements antiviraux arrivent. On ne sait pas tout ce que nous réserve l’avenir, mais on a beaucoup plus d’outils et c’est là-dessus que sont fondés nos espoirs.»

Malgré son optimisme, Benoit Barbeau considère qu’il sera important de mettre les vaccins contre la COVID-19 à jour afin de contrer l’effet d’éventuels nouveaux variants, un peu comme on le fait avec le vaccin annuel contre la grippe.

«La surface d’Omicron est substantiellement différente que celle du virus d’origine. La troisième dose nous donne une protection suffisante, mais elle est déjà sous-optimale. En d’autres mots, il faudra revisiter les vaccins pour les adapter chaque année face aux variants qui semblent se propager au niveau planétaire.»

Installer des systèmes de ventilation et des purificateurs d’air adéquats dans les écoles et les lieux de travail devrait aussi figurer parmi les priorités des décideurs, ajoute-t-il.

En attendant de savoir comment la COVID-19 évoluera dans les prochains mois, MM. Ducan et Barbeau s’entendent pour dire qu’elle est là pour de bon.

«Comme avec l’influenza, il faudra accepter qu’il y ait chaque année des décès, particulièrement chez les personnes vulnérables. Il faudra les minimiser, notamment en contrôlant la transmission, pour éviter des problèmes aussi importants que ceux que l’on connaît dans les hôpitaux», dit Benoit Barbeau.

C’est aussi ce qui lui fait dire qu’il est «loin d’être exclu que l’on doive désormais porter le masque dans des endroits publics, comme le transport en commun, une fois que le virus deviendra endémique.»

 

PAR Justin Dupuis