Une recharge de plage pour protéger la falaise de Cap-aux-Meules

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Alors que de l’enrochement avait été envisagé dans le cadre d’une étude préliminaire, c’est finalement une recharge de plage qui sera effectuée d’ici janvier 2023 pour protéger les falaises de Cap-aux-Meules.

L’Administration municipale a fait le point, mardi matin, sur les différents projets sur la table afin de lutter contre la submersion marine sur l’archipel.

Reporté d’un an, le chantier de Cap-aux-Meules devrait finalement débuter l’automne prochain. De 8 à 10 semaines de travaux seront au programme.

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Une recharge sur une distance de 857 mètres et d’une élévation de 4,1 mètres au-dessus du niveau de la mer est désormais dans les cartons.

Cette recharge sera réalisée entre les étangs aérés et le bâtiment Jos-Lebourdais. «Il y a eu une intervention d’urgence qui a été complétée l’an dernier du côté du cinéma Cyrco. Cette intervention-là sera intégrée à même l’ouvrage de protection qui est proposé aujourd’hui,» assure le directeur de l’ingénierie, des Technologies de l’information et de la communication et des bâtiments pour la municipalité, Jean Hubert.

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M. Hébert explique que plusieurs raisons ont guidé le ministère de la Sécurité publique dans sa décision d’opter pour une telle mesure de protection. Avec le nouveau concept de recharge de plage, on vient faire un ouvrage qui est beaucoup plus bas […] et quand on navigue, ce sera beaucoup moins visible, note M. Hébert.

« Également, ça vient créer une infrastructure qui pourra être utilisée par les passants si éventuellement la plage s’adoucit. Ça va rendre la mer accessible aux gens qui vont passer dans le secteur. » — Une citation de  Jean Hubert, directeur de l’ingénierie, des TIC et des bâtiments pour la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

Selon Jean Hubert, ce projet va beaucoup mieux s’intégrer au paysage de la falaise de Cap-aux-Meules.

Plusieurs éléments différents

Jean Hubert explique que la façon de faire sera différente de celle mise de l’avant au Site historique de La Grave, à Havre-Aubert. Les agrégats utilisés seront notamment près de trois fois plus grossiers. L’élévation de la recharge sera également plus importante.

Pourquoi c’est plus costaud? Parce qu’il y a plus de tempêtes et plus de vagues qui viennent frapper le secteur de Cap-aux-Meules, vulgarise le gestionnaire.

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Au total, 67 000 mètres cubes d’agrégats seront utilisés, dont 20 000 en provenance des Îles-de-la-Madeleine. «On nous garantit entre 30 et 40 ans de durée de vie utile sans y toucher,» note Jean Hubert.

Durant les travaux, le sentier du Littoral devra être fermé à la circulation, mais des détours seront mis en place. Des sections de sentier seront ensuite déplacées en fonction des recommandations des experts du ministère des Transports.

Les appels d’offres en vue de cet important chantier seront lancés dès la fin de l’hiver. La facture devrait être similaire à celle prévue au départ, soit environ 11,6 millions de dollars.

Des retards à Havre-Aubert

La recharge de plage au Site historique de La Grave, à Havre-Aubert, n’a pu être complétée tel que prévu avant les Fêtes. On aurait dormi tranquille pendant l’hiver, admet le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, qui explique que des impondérables sont toutefois entrés en ligne de compte.

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L’arrivée de l’hiver et des tempêtes a en effet contrecarré les plans. Évidemment, personne, ni nous, ni l’entrepreneur, ni les experts ne souhaitions ce retard-là, lance d’emblée M. Lapierre.

« On ne peut pas lutter contre la météo. Les matériaux viennent ici par barges, la barge navigue sur la mer, donc ça prend certaines fenêtres météo pour permettre d’approvisionner les Îles en matériaux de façon sécuritaire. » — Une citation de  Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine

Les travaux devront donc être terminés le printemps prochain. Il restera, à ce moment, environ 15 000 tonnes de gravier à étendre sur une distance de 300 mètres, soit l’équivalent de trois barges d’agrégats. Le projet total en compte 75 000.

La hauteur de la recharge est actuellement de 2,5 mètres au lieu de 3,1 mètres sur la portion qui n’est pas encore finalisée. L’élévation a néanmoins été suffisante pour protéger les bâtiments du Site historique lors des dernières tempêtes survenues en décembre et janvier.

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Le profil de la recharge a d’ailleurs commencé à se modifier lors de ces récents événements. Le déplacement des agrégats était anticipé et permettra de créer une pente naturelle sur laquelle les vagues pourront s’échouer au lieu d’atteindre les bâtiments.

« La recharge réagit très, très bien à l’assaut des vagues et se comporte comme il avait été prévu. » — Une citation de  Jean Hubert, directeur de l’ingénierie, des TIC et des bâtiments pour la municipalité des Îles-de-la-Madeleine

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Un seul bâtiment, le restaurant le Four à pain, a dû être déplacé pour la durée des travaux. On est à l’étape de replacer le bâtiment sur une nouvelle structure sur pieux. Ce sera complété ou démarré d’ici la fin de la semaine ou du début de la semaine prochaine, ajoute M. Hubert.

Plusieurs projets pour contrer l’érosion

Six zones ont été ciblées par la Commission permanente sur l’érosion des berges de la Communauté maritime des Îles afin qu’elles bénéficient en priorité d’une aide financière provinciale pour construire des ouvrages de protection. Le Site historique de La Grave et la falaise de Cap-aux-Meules sont du nombre.

Le ministère de la Sécurité publique et la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine ont par ailleurs récemment conclu un protocole d’entente pour protéger de l’érosion une portion du chemin du Gros-Cap, dans le secteur de L’Étang-du-Nord.

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En juin dernier, le ministère du Tourisme s’est également engagé à octroyer une aide financière de 477 000 $ en vue de freiner l’érosion côtière au parc de Gros-Cap.

LA UNE : L’érosion a grugé la falaise à quelques mètres à peine du bâtiment commercial abritant notamment le cinéma Cyrco (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE