Dans les bottes d’un pêcheur de homards

Publicité

Articles similaires

Une pétition pour le paiement du coût réel des déplacements médicaux

Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, parraine une...

Analyse | Un budget fédéral pour les jeunes… mais écouteront-ils?

Même s’il porte le titre Une chance équitable pour chaque...

Une seconde année de surveillance du hareng printanier aux Îles

Un programme de surveillance communautaire entreprend sa seconde année...

À l’aube de la 147e saison de pêche au homard, j’ai pris le temps de discuter des préparations nécessaires pour la mise à l’eau des cages avec un pêcheur madelinot qui en est à sa 36e saison de pêche. Voici ce que j’ai appris de notre entretien.

Tourisme

Par Alicia Vigneau

Quelques semaines avant le jour J, plusieurs pêcheurs sortent leurs cages de l’endroit où elles sont entreposées pour l’hiver afin de les laisser s’abreuver dans de petites étendues d’eau qui recouvrent ici et là le territoire. Certains ne font tremper que leurs nouvelles cages, car selon les dires des vieux pêcheurs, le bouillonnement que le bois crée lorsqu’il s’imbibe d’eau pour la première fois ferait fuir les homards. Étant déjà gorgés d’eau, les casiers coulent aussi plus rapidement lorsqu’on les lance pour la première fois de la saison.

20220505151413-20220505151304-hb025-c-img-6188

Après un certain temps, lorsque le bois a fini d’absorber l’eau, les cages sont retirées une à une de la petite mare où elles ont été déposées puis sont apportées sur le quai à la place qui leur est désignée d’avance (derrière le bateau de leur propriétaire). Chaque pêcheur a droit à 273 cages qui sont attachées les unes aux autres par groupe de sept grâce à un bout de cordage. À chacune des extrémités, on attache une bouée identifiée qui permettra à chacun de retrouver l’endroit exact où ont été déposés les casiers, en plus d’éviter que plusieurs trawls (ensembles de sept cages) de pêcheurs différents s’empilent les uns sur les autres. Ainsi, avec les cages, les pêcheurs apportent sur le quai le reste du matériel nécessaire, qu’ils appellent le gréement de pêche.

20220505152307-20121106154614-michel-bonato-cage-au-homard-a-grande-entree

Quelques jours avant le samedi de la mise à l’eau, les appâts ou la boette (plie, maquereau, hareng, etc.) est mise dans chaque casier. Les pêcheurs peuvent se la procurer de plusieurs façons : en allant la pêcher eux-mêmes, en l’achetant auprès d’autres pêcheurs, etc. En appâtant les cages, ils les identifient avec des étiquettes qui leur sont fournies par Pêches et Océans Canada (MPO), les amarrent en groupe de sept et commencent à charger leur bateau après s’être assurés que le moteur et l’équipement sont en bon état. Comme la plupart des bateaux sont trop petits pour y mettre les 273 cages, les pêcheurs font généralement deux voyages pour aller les déposer au fond de l’eau.

20220505152526-20220505152451-ha015-c-ileimaginair-img-7456

Le vendredi après-midi, vers 15 h, le MPO annonce si les prévisions météorologiques permettent bel et bien la mise à l’eau du lendemain. Si les vents annoncés sont trop forts (plus de 20 noeuds), le départ est reporté et la situation est réévaluée chaque heure ; si les conditions sont bonnes, les pêcheurs peuvent se préparer pour partir le lendemain matin à cinq heures. Pendant ce temps, ces derniers réfléchissent aux endroits où ils veulent aller déposer leurs trawls.

20220505152740-20200206091928-hc164-mathieudupuis-2019-201

Le grand jour enfin arrivé, la fébrilité se fait sentir sur le quai quand encore tôt le matin, les pêcheurs terminent leurs derniers préparatifs, souvent accompagnés de leurs famille et amis qui viennent assister au grand départ, leur souhaiter bonne chance ou encore dire une prière pour les protéger. À cinq heures pile, le signal est lancé et chaque bateau quitte le quai, l’un après l’autre, lançant officiellement une nouvelle saison de pêche qui, on l’espère, sera des plus abondantes.