Un nouveau drone sous-marin pour étudier les stocks de hareng

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Homarus et l’Union des pêcheurs des Maritimes ont fait l’acquisition d’un tout nouveau drone sous-marin qui permettra notamment de mieux étudier et comprendre les dynamiques des stocks de hareng.

Fin mars, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a décrété un moratoire sur la pêche commerciale pour le hareng de printemps du sud du golfe.

Selon le MPO, les stocks de ce poisson seraient à un niveau critique.

Sans remettre en question le bien-fondé des conclusions du MPO, les membres de l’Union des pêcheurs des Maritimes remarquent toutefois depuis quelques années des changements de comportement chez les populations de hareng.

«Le MPO a des protocoles établis depuis plusieurs décennies pour faire des évaluations des stocks de hareng au printemps et à l’automne, dit Martin Mallet, directeur général de l’UPM. Depuis quelques années, les pêcheurs nous font toutefois part de changements qu’ils ont pu observer. Par exemple, on voit les poissons frayer (pondre) dans des endroits où ils ne frayaient pas avant.»

Ce genre de phénomène a par exemple été observé au quai de Petit-Cap, près de Cap-Pelé. «Le hareng a frayé dans le quai cette année, ce n’est pas normal, dit Pierre Dupuis, directeur général d’Homarus, un organisme de recherche et développement sans but lucratif créé par l’UPM. Les frayères du hareng sont habituellement plus au large. Par exemple, il y a des rochers en avant de la Plage Aboiteau, à Cap-Pelé, où les harengs frayent habituellement.»

C’est justement pour documenter et mieux comprendre les raisons de ces changements qu’Homarus s’est récemment doté d’un drone sous-marin.

L’appareil, fabriqué par une entreprise de l’Île-du-Prince-Édouard, a été mis à l’eau à Petit-Cap mercredi afin de prendre des images des œufs pondus par les harengs sur la structure du quai.

«Avec le MPO, on a des projets où les pêcheurs vont mesurer les frayères tous les ans. C’est possible que le hareng fraye aussi à d’autres endroits qui ne sont pas comptabilisés et c’est une des raisons qu’on a fait l’acquisition de ce drone, pour aller voir s’il existe d’autres frayères importantes jusqu’ici inconnues», dit M. Dupuis.

«Les pêcheurs voient des choses qu’ils n’ont jamais vues, des changements de comportement dans les populations, comme le hareng qui est venu frayer ici au quai. On veut commencer à documenter ce genre d’événement et, éventuellement, arriver à comprendre pourquoi, savoir si c’est un changement de comportement en raison des changements du climat, par exemple», ajoute Pierre Dupuis.

Le but ultime de leurs démarches, ajoute Martin Mallet, sera de s’assurer que les populations de hareng demeurent viables et en bonne santé.

«Des rencontres sont prévues avec les scientifiques du MPO afin de voir s’il y a de petits protocoles que l’on peut développer afin de documenter ces observations-là et qu’elles soient comptabilisées dans les évaluations du fédéral. On a tout intérêt à ce que cette espèce-là redevienne abondante et je crois qu’on peut y arriver. On y est arrivé avec le homard. Il s’agit de mieux comprendre l’espèce, voir si elle s’adapte aux changements climatiques. Nous, il faudra aussi adapter notre pêche en conséquence», dit Martin Mallet.

Par Justin Dupuis
LA UNE : Un nouveau drone sous-marin permettra à Homarus de mieux comprendre les dynamiques des stocks de hareng. – Acadie Nouvelle: Justin Dupuis