Des travailleurs étrangers victimes d’une incohérence

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Malgré la pénurie de main-d’oeuvre, des travailleurs étrangers des Îles-de-la-Madeleine doivent retourner au Mexique en attendant la reprise de la pêche puisqu’ils ne peuvent pas occuper un autre emploi pendant quelques semaines dans le secteur touristique.

Afin de faire pression sur Ottawa, des élus locaux dénoncent une fois de plus l’aberration des règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

Ceux-ci réclament rapidement une mesure exceptionnelle et dérogatoire au PTET, sous forme de projet pilote. On souhaite permettre à ces travailleurs étrangers temporaires d’occuper des postes dans d’autres entreprises que celles auxquelles ils sont rattachés.

Pour le maire des Îles-de-la-Madeleine, l’appareil gouvernemental manque de flexibilité, surtout en pleine crise de personnel.

BESOINS CRIANTS

«Quand une entreprise de pêche fait venir 200 Mexicains pour travailler pendant quelques semaines et qu’ils sont obligés de les renvoyer à la maison une partie de l’été pour les faire revenir à l’automne, c’est effectivement un non-sens. Ces travailleurs ne demandent qu’à travailler pendant qu’on a des besoins dans la restauration, l’hébergement et le tourisme, explique Jonathan Lapierre.

«On ne peut pas se priver de travailleurs actuellement. Il faut absolument que le fédéral assouplisse les règles. C’est assez complexe à l’échelle du pays. Je n’ai pas perdu espoir et on pense qu’on va arriver à quelque chose. Les besoins sont tellement importants», ajoute-t-il.

Le député péquiste Joël Arseneau vient d’ailleurs d’écrire à ce sujet à la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier. « Cela impose des coûts et une réorganisation dont les entreprises pourraient se passer », précise M. Arseneau.

DES PRESTATIONS

«Il y a un arrêt de production dans le domaine des pêches pendant la saison estivale et une partie d’entre eux doivent être renvoyés au Mexique pour ensuite revenir à l’automne. Évidemment, la période estivale serait propice à les employer dans le domaine agricole ou touristique, mais le programme ne le permet pas», répète l’élu provincial.

Certains de ces travailleurs seraient même admissibles et encouragés à devenir prestataires de l’assurance-emploi dans l’attente de la reprise d’activités de leur entreprise.

LA UNE : PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI, HÉLÈNE FAUTEUX
PAR JEAN-FRANÇOIS RACINE