L’eau potable aux Îles-de-la-Madeleine : une ressource unique

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Alors que plusieurs localités du Québec s’inquiètent de leur approvisionnement futur en eau potable, l’archipel des Îles-de-la-Madeleine possède d’importantes réserves aquifères, mais au caractère unique compte tenu des risques d’infiltration des eaux souterraines par les eaux salées.

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université Laval pour le compte du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), présentée aux citoyens mercredi soir dernier, la Municipalité des Îles a donc un bien à long terme gestion de ses puits, bien que la vigilance soit de mise.

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La modélisation hydrogéologique numérique réalisée dans le cadre de cette étude permet d’évaluer les réserves totales d’eau douce de l’archipel à 2,715 millions de mètres cubes (Mm3), alors que la recharge annuelle de la nappe phréatique est de 49 Mm3. La consommation annuelle d’eau potable de 2,24 Mm3 ne représente que 4,6% du volume de recharge.

La Municipalité des Îles dispose d’un réseau de 45 puits – dont seulement 38 sont actuellement en opération -, qui permet de répartir la pression de pompage sur la nappe phréatique afin de ralentir la remontée de l’eau salée vers la surface.

Michel Lemieux, professeur titulaire au département de géologie et de génie géologique de l’Université Laval qui a coordonné l’étude, souligne qu’il y a aussi de la place pour de nouveaux forages si nécessaire. « Mais les réseaux actuels sont suffisants et pourraient l’être pour répondre à la demande supplémentaire engendrée par la croissance démographique ou encore pour prendre en compte l’effet du changement climatique qui diminuerait les ressources en eaux souterraines », précise-t-il. C’est donc une question de gestion et d’exploitation des eaux souterraines. La gestion des flux doit se faire de manière assez fine.

Cela dit, le réseau de puits d’eau potable des Îles est vulnérable à la moindre contamination de surface liée aux activités humaines. M. Lemieux recommande également à la Municipalité d’étendre les aires de protection à tous les secteurs susceptibles d’être forés dans le futur. « Protéger uniquement les bassins versants comme on le fait actuellement, cela ne suffit pas, insiste l’enseignant-chercheur. Il faut planifier l’avenir en protégeant la ressource. Ceci est important car il pourra être sollicité à l’avenir si les besoins augmentent, ou si les puits actuels doivent être fermés pour une raison quelconque.

La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine compte le plus grand nombre de puits municipaux au Québec. En comparaison, Trois-Rivières se classe deuxième avec une trentaine de puits pour une population près de cinq fois supérieure à celle de l’archipel madelinot.

LA UNE :  HÉLÈNE FAUTEUX / AGENCE QMI