Main-d’œuvre, tourisme, logement, garderies… Les Madelinots font-ils face à des défis? Ou ce sont les défis qui font face aux Madelinots?

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Plusieurs Madelinots auront remarqué un début d’effervescence touristique qui survient plus tôt cette année. Plusieurs entreprises ont confirmé à la Chambre de commerce un volume de fréquentations plus hâtif qu’à l’ordinaire en 2022. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour l’économie de l’archipel et pour la dynamisation de notre milieu.

Toutefois, il faut bien souligner l’incontournable phénomène de pénurie de main-d’œuvre qui continue de représenter le principal défi de nos commerces et qui affecte nos habitudes, qu’on le veuille ou non.

Je disais que la venue d’un plus grand nombre de visiteurs dès le mois de mai était une bonne nouvelle. Je veux inviter les lecteurs à voir le verre à moitié plein, parce que la rareté de main-d’œuvre ne signifie pas nécessairement la mort d’un mode de vie, il impose plutôt, selon moi un besoin d’innover dans notre communauté. Un destin nettement moins fataliste qui est clairement à notre portée.

Qu’est-ce qui permet d’être optimiste face à nos enjeux de territoire? Il y a premièrement, le redressement de la courbe démographique qui s’observe au cours des dernières années. Depuis 2016, ce sont près de 1700 personnes qui se sont établies aux Îles pour un solde migratoire positif de 623 nouveaux arrivants établis dans l’archipel en 5 ans selon les données de l’Institut de la Statistique du Québec. Rappelons-nous qu’entre 2019 et 2021, c’étaient presque 1500 emplois qui étaient à combler aux Îles. Statistiquement, nous nous dirigeons dans la bonne direction. Pour le recrutement de la main-d’œuvre, de nombreux partenaires travaillent notamment sur une structure concertée d’accueil et d’intégration de travailleurs issus de l’immigration.

Le travail ne s’arrête pas là. Heureux d’accueillir de nouveaux membres dans notre communauté, il y a la question du logement à l’année et de la conciliation des usages dans un territoire naturellement restreint. Les partenaires du milieu et la Communauté maritime des Îles ne sont pas inactifs sur ce plan. Un moratoire sur les constructions en zones agricoles et forestières, un règlement limitant les achats ou les constructions destinées à la location touristique de courte durée afin de ralentir la spéculation immobilière, des incitatifs à la construction d’une centaine de nouveaux logements locatifs d’ici 2025, un projet de construction de logements abordables, un projet d’Écoquartier, une société immobilière dans le panier de services de la Corporation d’innovation et de développement La Vague qui sera capable d’intervenir sur le marché immobilier, la refonte du schéma d’aménagement et la création d’un Parc régional qui devraient harmoniser les usages en s’adaptant aux contraintes physiques, aux besoins de la population et à la réalité démographique du milieu. Toutes ces démarches constituent un coffre à outils permettant d’ajuster l’équilibre fragile entre l’offre et la demande en matière de logement. Un équilibre qui n’aura pas le choix de s’autoréguler éventuellement, l’économie de marché est ainsi faite.

L’accès à des places de garderie constitue aussi un enjeu territorial. Même si les annonces et leur concrétisation se font parfois attendre pour ceux et celles qui en ont cruellement besoin, le milieu est en mouvement si on pense au projet d’agrandissement bien avancé du Centre de petite enfance La Ramée et les efforts du CPE et bureau coordonnateur Chez Ma tante pour créer de nouveaux milieux familiaux. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’est pas réaliste de lancer des projets qui demandent de colossaux investissements de temps et d’argent avant de démontrer une forte demande et que ces projets demandent du temps, particulièrement (et ironiquement) dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Nous avons le privilège de faire partie des plus belles destinations touristiques du Québec. Le tourisme est, bien sûr, un secteur névralgique de notre économie insulaire qu’il faut conserver. D’ailleurs, l’augmentation d’affluence en mai ou en juin ne signifie pas une augmentation pour la période de fort achalandage en juillet et en août par rapport aux dernières années, puisque le nombre de visiteurs est plafonné depuis plusieurs années durant cette période.

Devant les nombreux enjeux de territoire qui nous touchent, l’immobilisme n’est pas la solution. Mieux vaut se donner les outils pour contrôler efficacement notre propre destinée en tant que collectivité. La Chambre de commerce est donc optimiste et s’engage à continuer d’assumer son rôle de partenaire pour le développement responsable de notre communauté d’affaires et conséquemment pour le bien de la population générale.

Par ANTONIN VALIQUETTE / Chambre de commerce des Îles
Photos : Chambre de commerce des Îles-de-la-Madeleine