Bronzage, peau qui pèle, crème solaire… Six questions sur le soleil

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En plein cœur de l’été, La Voix acadienne répond aux questions que vous vous posez sur le soleil, ses dangers, et les manières de s’en protéger.

Soleil, plage, parasol, bronzage, mais aussi coups de soleil et peau qui pèle, sont au menu de cet été pour les Insulaires et les nombreux touristes en vacances à l’île.  Ne vous êtes-vous jamais demandé quelle est la différence entre le bronzage et le coup de soleil, pourquoi la peau pèle?  La Voix acadienne répond à vos questions sur le soleil et ses dangers.

Bronzage ou coup de soleil, quelle est la différence?

Le bronzage est une protection naturelle contre le rayonnement solaire.  Quand l’une de ses composantes, les rayons ultraviolets B (UVB), frappe votre peau, celle-ci produit, pour se défendre, de la mélanine : il s’agit d’un pigment qui, en plus de colorer la peau, absorbe et renvoie les rayons, un peu comme la crème solaire.  Mais au-delà d’un certain seuil, variable selon le type de peau, les UVB brûlent l’épiderme et abîment l’ADN de ses cellules (avec, à terme, un risque cancéreux) : c’est le coup de soleil.

Pourquoi la peau pèle-t-elle?

Les coups de soleil accélèrent le renouvellement des cellules superficielles de la peau.  Selon le manuel Anatomie et physiologie humaines, la brûlure entraîne en effet la production d’une protéine qui pousse les cellules de la peau dont les gênes sont endommagées, à se suicider et à se décoller — une réaction de défense du corps pour réduire «le risque de mutations pouvant produire des cancers de la peau dus au soleil».

Que signifient les indices sur les crèmes solaires?

Le nombre que l’on retrouve sur les tubes de crème solaire correspond à un indice de protection qui mesure leur efficacité dans la protection contre les UVB, l’un des deux rayonnements ultraviolets produits par le soleil.

Cet indice de protection mesure le pouvoir retardateur de la crème contre les coups de soleil.  Si vous prenez sans protection un coup de soleil en dix minutes, une crème 20 vous permettra théoriquement de ne prendre le même coup de soleil qu’en trois heures (20 x 10 = 200 min), tandis qu’il faudra huit heures avec une crème 50 (50 x 10 = 500 min).

Mais encore faut-il appliquer 2 mg de crème par centimètre carré de peau, comme lors des tests en laboratoire, et renouveler l’opération aumoins toutes les deux heures.  Pour respecter les 2 mg, un homme et une femme doivent utiliser à chaque application respectivement 35 et 30 ml de crème pour protéger l’ensemble de leur corps, soit près du quart d’un tube standard de 150 ml.

La peau noire et le bronzage suffisent-ils à protéger la peau?

Pas totalement.  Le bronzage correspond seulement à un indice de protection de 2 à 4 — bien insuffisant pour protéger votre peau contre les coups de soleil, mais surtout contre les risques cancéreux à long terme.  De la même façon, les peaux foncées, bien que naturellement plus résistantes grâce à une plus forte présence de mélanine, ne sont à l’abri ni des coups de soleil ni du cancer de la peau.

A-t-on vraiment un quota de soleil pour toute notre vie?

En quelque sorte.  Il s’agit de la quantité totale d’UV que l’on peut supporter sur toute une vie et, bien sûr, elle varie en fonction du type de peau.  Ce capital soleil s’épuise progressivement sans jamais se renouveler.  Les lésions s’accumulent tout au long de la vie, jusqu’à éventuellement provoquer un cancer si l’organisme n’arrive plus à réparer les dégâts.  Les dermatologues sont capables d’estimer votre capital soleil restant, notamment en étudiant les taches sur la peau.  En moyenne, environ 60 % du capital est consommé à l’âge de 18 ans, car les enfants s’exposent plus, sans forcément bien se protéger.

Le soleil est-il plus mauvais qu’avant?

On souligne souvent la responsabilité de l’amincissement de la couche d’ozone dans la recrudescence des cancers de la peau.  Cette couche, qui se situe entre 20 et 50 kilomètres d’altitude et constituait une bonne protection contre les rayons UVB, a en effet été largement détruite dans la deuxième partie du XXe siècle à cause des activités humaines, provoquant même la formation de deux «trous» au-dessus de l’Antarctique et de l’Arctique.

En limitant ce filtre anti-UVB, ce phénomène a joué dans la recrudescence observée des cancers de la peau, mais surtout aux alentours des pôles, où la couche d’ozone est la plus fine.  Quoi qu’il en soit, la situation devrait s’améliorer au niveau mondial dans les années à venir.  Grâce au succès du protocole de Montréal, un accord international conclu en 1987, et à un effet collatéral du réchauffement climatique, la couche d’ozone est progressivement en train de se reconstituer.  Elle devrait retrouver son épaisseur d’antan autour de 2050.  Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement, le protocole de Montréal aura évité 280 millions de cancers de la peau sur l’ensemble des personnes nées entre 1980 et 2100.

 

LA UNE : Cet été, les plages de l’Île-du-Prince-Édouard font le bonheur des insulaires et des touristes.  Mais crème solaire et parasol sont indispensables pour se protéger du soleil.  (Photo : Marine Ernoult)

PAR Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne