Bon accueil pour une plus longue réflexion sur le plan de transition énergétique aux Îles

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La décision de la Régie de l’énergie de renvoyer Hydro-Québec à la planche à dessin concernant son projet de câbles sous-marins pour alimenter les Îles-de-la-Madeleine en électricité semble bien accueillie. Des intervenants estiment qu’il vaut la peine de prendre du temps pour choisir le meilleur scénario.

Le scénario de transition énergétique privilégié par Hydro-Québec prévoyait le raccordement de l’archipel au réseau hydroélectrique continental au moyen de câbles sous-marins déployés entre Percé et Fatima.

Estimant que la demande d’approbation présentée n’est pas complète, la Régie demande de mener des consultations publiques sur d’autres avenues, dont une centrale convertie au gaz naturel et l’ajout d’éoliennes.

Capture d’écran, le 2022-09-08 à 18.56.22

Le maire par intérim des Îles-de-la-Madeleine et président par intérim de la Communauté maritime, Gaétan Richard, se range derrière les arguments de la Régie de l’énergie.

Celle-ci avait d’ailleurs réclamé davantage d’informations plus tôt cet été.

Il y avait des manques au niveau de l’information, estime le maire par intérim. Quand on parle d’un dossier aussi important que la conversion de la centrale aux Îles-de-la-Madeleine, il y a différents points comme la fiabilité de l’approvisionnement, les retombées économiques également, la protection des emplois. On n’a pas vraiment de plan qui nous a été déposé par Hydro-Québec à ce jour, donc on a quand même des inquiétudes, alors c’est légitime pour les citoyens de se poser beaucoup de questions.

Selon Gaétan Richard, la population n’est pas déçue de cette décision de la Régie, bien qu’elle entraîne un autre processus de consultations publiques.

Capture d’écran, le 2022-09-08 à 18.56.32

On ne sent pas ça, affirme-t-il. D’ailleurs, je pense que les gens qui connaissent les études pour eux, ça peut être une bonne nouvelle.

« Si ça prend six mois, un an de plus, pour la réalisation d’un projet qui va alimenter les Îles en électricité pour les 50, les 100 prochaines années, ça vaut la peine que le dossier soit élaboré un peu plus. » — Une citation de  Gaétan Richard, maire par intérim des Îles-de-la-Madeleine et président par intérim de la Communauté maritime

M. Richard précise toutefois que la Communauté ne s’oppose pas au projet ni aux cinq autres propositions.

Par ailleurs, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) accueille aussi favorablement ce temps de pause avant prendre des décisions.

L’organisme, qui milite pour la décarbonisation de l’archipel, indique faire pression sur la société d’État depuis de nombreuses années.

L’analyste pour l’organisme, Jean-Pierre Finet, souligne que le ROEÉ n’était ni en faveur du projet ni contre en raison, justement, d’un manque d’informations.

L’information n’était pas suffisante et la Régie a demandé d’étudier d’autres scénarios, explique M. Finet, mais elle a aussi demandé à Hydro-Québec d’avoir une vision avec plus de planification intégrée des ressources, explique-t-il. [Au contraire], Hydro-Québec dit on va commencer par amener une stratégie d’approvisionnement, ensuite on va l’améliorer plutôt que d’amener un concept d’intégrer en partant.

Capture d’écran, le 2022-09-08 à 18.56.49

L’Association madelinienne pour la sécurité énergétique et environnementale (AMSÉE) va dans le même sens. Elle ne prend pas position pour un scénario ou un autre. Elle souhaite surtout s’assurer que la population soit bien informée.

C’est un peu le même son de cloche de la part du candidat caquiste et maire sortant des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre. Il rappelle que la population a appuyé assez fortement la solution du câble sous-marin.

Il y a toutefois d’autres étapes à franchir et les Madelinots sont toujours intéressés à avoir plus d’informations sur le projet, indique-t-il. La Régie ouvre la porte à analyser d’autres solutions, je respecte ça.

Comme candidat de la CAQ ou comme futur député peut-être, il entend s’assurer d’avoir un approvisionnement énergétique de qualité et sécuritaire, qui permettra de respecter l’environnement et de préserver les emplois à la centrale.

LA UNE : Les cheminées de la centrale thermique des Iles-de-la-Madeleine. (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / LUC PARADIS_RAD