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La présente chronique est la suite de celle d’hier.  J’y poursuis ici l’identification de certains enjeux qui me tiennent à cœur, et que le manque de temps ne m’a pas permis d’aborder dans mes autres chroniques.  Chacun de ces enjeux aurait mérité une plus grande attention et un plus grand approfondissement.

Notre jeunesse madeleinienne

J’ai une confiance innommable en notre jeunesse madeleinienne et québécoise, et ce dans tous les domaines.  J’ai foi en leurs valeurs, en leur énergie, en leur volonté de prendre leur place et en la nécessité qu’elle la prenne.  J’ai une confiance innommable en leur adhésion à notre société de droit ainsi qu’en nos valeurs démocratiques.  Mais encore faut-il les écouter…

Notre jeunesse est capable, mieux que moi, de définir ses besoins et ses propres priorités.  Mais je me permets d’esquisser quelques bribes de réflexions.

Pour les étudiantes et pour les étudiants des Îles, du secondaire et du collégial, ne serait-il pas important de bonifier les navettes de transport en commun de base pour leurs déplacements sur les Îles.  Ces navettes pourraient également être développés pour servir d’autres clientèles.

Ne serait-il pas intéressant de construire des résidences à proximité de marche avec le campus collégial situé à Lavernière.  Nous nous retrouverions ainsi avec une offre d’habitation intéressante pour nos jeunes adultes étudiantes et étudiants, ce qui favoriserait peut-être leurs rétentions aux Îles et diminuerait leur endettement pendant leurs études collégiales.  Cela faciliterait très certainement l’accueil d’étudiantes et d’étudiants d’ailleurs qui désirent poursuivre des études chez nous.  De plus, dans un rayon restreint, cette jeunesse étudiante se retrouverait à deux pas de leur lieu d’études, de deux bibliothèques, du Centre d’archives régional des Îles, de la piscine, de la polyvalente et du Centre sportif ultra moderne et de grande qualité qui vient d’être construit, ainsi que d’un marché d’alimentation.  Ces résidences pourraient même servir pour l’hébergement de visiteurs en période estivale.

Il existe aux Îles trois Maisons des jeunes, une à Grande-Entrée, une à Fatima et une au Havre-Aubert.  Ces lieux de rencontres et de socialisation pour notre jeunesse répondent à de réels besoins.  C’est vrai partout au Québec, mais encore davantage dans le contexte insulaire.  N’y-a-t-il pas lieu, pour les cinq candidats dans l’actuelle campagne électorale, de s’engager à entreprendre les démarches nécessaires pour que leur soit bonifiée la contribution financière gouvernementale, afin d’améliorer en permanence les équipements et les lieux existants, et afin de permettre l’ajout de nouvelles ressources et de nouveaux services dans leur mission auprès des jeunes.

Je souhaite aussi que, de plus en plus, notre jeunesse ait une place, qui est la-sienne, dans les différents espaces de pouvoir public.  Les décisions, prises aujourd’hui, seront appliquées et mises en place par elles et eux ,demain.  Une telle orientation peut facilement, à mon avis, être initiée par les décideurs de chez nous et s’ériger en modèle partout au Québec et pourquoi pas ailleurs.

Nos artistes, notre patrimoine culturel et bâti

En exagérant un peu, on est chauvin ou on ne l’est pas, on peut dire que dans chacune des chaumières madeleiniennes, il y a au moins, soit un joueur de violon, un « tapeux de pieds», un joueur de guitare, d’accordéon, de «musique à bouche », un « brasseux de cuillères » et un « frotteux » d’anciennes planches à laver ou encore  un « steppeux » avec « Son p’tit porte-clé tout rouillé, tout rouillé; Son p’tit porte-clé tout rouillé gaiement .»  Il y a aussi, dans nos chaumières, des voix à couper le souffle.

Les Îles de la Madeleine débordent de talents artistiques de tout genre et de talents vraiment extraordinaires.  Sur le plan musical principalement, mais également en poterie, en peinture, en dessin, en théâtre, dans le domaine du cirque, des artisans du sable, du tissu et encore et encore.  Sans oublier nos paroliers, nos écrivains et nos conteurs.  Il y a même des spécialistes en « palâbres. »

L’organisme Arrimage exerce un rôle majeur en culture aux Îles et de merveilleuses petites ou moyennes salles pour la présentation de spectacles de tout genre sont la fierté des Îles. Mais de meilleurs accompagnements et montages financiers sont nécessaires.  Il y a des projets audacieux et visionnaires qui sont en cours de réalisation et qui méritent le soutien gouvernemental.  Il y a aussi la fameuse salle à spectacle dont on parle depuis près de 40 ans et qui continue de faire jaser.  Ce projet ne fait pas l’unanimité et c’est bien qu’il en soit ainsi, c’est la base de toute saine discussion.  Mais je suis de ceux qui croient plus que jamais à la construction d’une salle de spectacles moderne et polyvalente de 500 places et pourquoi ne porterait-elle pas le nom de la Salle Rosaire-Vigneau, du nom de ce jadis géant des arts sous toutes ses formes aux Îles, mais particulièrement en théâtre.  Les candidats, lors de la présente campagne, doivent s’engager à accompagner bien davantage nos artistes, nos organisations et nos productions culturelles, en tout respect de l’expression particulière et singulière des artistes madeleiniennes et madelinots.  Toujours et toujours cette singularité insulaire… On n’y échappe pas.

Le bâti architectural aux Îles est merveilleux, mais en moins grande envergure en termes de quantité.  Il faut le protéger jalousement.  Depuis 2006, la Municipalité a procédé à la citation de plusieurs bâtiments importants.

(voir : https://www.muniles.ca/loisirs-et-culture/vie-culturelle-et-bibliotheques/patrimoine/ ).

Dans ce document, on y apprend, notamment, que « Citer un bâtiment patrimonial permet de conserver et mettre en valeur le patrimoine bâti de l’archipel. C’est reconnaître que, pour les Madelinots, cet immeuble fait partie du patrimoine collectif et qu’il faut en prendre soin. »  On y retrouve les phares.

Les phares aux Îles sont les témoins et la mémoire vive de notre histoire, celle de notre lien à la mer.  Ils ont joué un rôle de premier plan dans la navigation.  C’est un bien public qui doit, selon moi, appartenir à la population madeleinienne.  Comment a-ton permis l’acquisition des Phares de Pointe-Basse et de l’Anse-à-la-Cabane par des intérêts privés.  Je ne blâme pas ici les personnes qui en sont propriétaires, mais j’aimerais savoir ce qui s’est passé.  Je souhaite que les candidats en course dans la présente campagne électorale s’engagent à revisiter ce dossier afin de savoir s’il est possible de corriger, ce que l’estime être une erreur historique, afin que l’on s’assure que ces deux joyaux architecturaux deviennent un bien public qui appartiendra pour toujours à toutes les Madeleiniennes et à tous les Madelinots sans égard à leur statut social ni financier.

Nos organismes communautaires et nos bénévoles

Peut-on imaginer nos sociétés sans l’apport de ses réseaux communautaires ni de ses bénévoles.  Les Îles de la Madeleine en sont une illustration probante et convaincante.

Je salue bien haut les artisans de tous les organismes communautaires aux Îles et de tous les bénévoles qui y gravitent dans ceux-ci ou dans d’autres organisations.  Sans votre apport, que serions-nous?  L’un des défis majeurs de tous nos organismes communautaires est leur financement.  S’il veut véritablement reconnaître leur apport, le Gouvernement du Québec doit majorer significativement son financement à leur endroit et le rendre récurrent.  La population madeleinienne a le droit de savoir, de la part des  cinq candidats aux Îles ainsi que de celle de leurs formations politiques, s’ils s’engagent à dire OUI à cette demande !

La piste cyclable

Il y a le « Compostelle » de nos uniques Îles de la Madeleine, amoureusement baptisé « Sentiers entre Vents et Marées. »  Marcher les Îles, sentir les Îles, respirer les Îles, goûter les Îles, frôler les Îles, toucher les Îles… Se laisser enivrer par le Beau, par le Vrai, par le Silence, par la rencontre à Soi, par le mouvement incessant, audible et doux de la mer, par le crissement feutré de nos pas sur le sable, par les caresses discrètes de la brume et les confidences chuchotées par le vent.

https://www.tourismeilesdelamadeleine.com/fr/decouvrir-les-iles/experiences/nature/randonnee-pedestre/sentiers-entre-vents-et-marees/

Mais il y a aussi urgence à poursuivre le travail amorcé aux Îles en bâtissant une piste cyclable digne de ce nom.  Une façon de soutenir l’activité physique et ses bienfaits préventifs pour la santé.  Une autre magnifique façon de permettre de rencontrer en toute intimité et en silence, nos Îles.  L’accès sécuritaire à une véritable piste cyclable, pour ces amoureux du plein-air, doit être une priorité.  Et pourquoi le sentier ne porterait-il pas le nom de la Piste cycliste Hugo-Barrette en honneur à cet exceptionnel cycliste olympique madelinot, sur courte piste, qui est l’un des meilleurs athlètes au monde dans cette spécialité.

À l’avant-scène j’applaudis à tout rompre les initiatrices et les initiateurs de ces projets et je demande avec insistance au député, qui obtiendra la confiance de notre population le 3 octobre prochain, de les soutenir dans leurs efforts remarquables.

La prochaine chronique sera publiée demain, le mercredi 28 septembre 2022.  Elle aura pour titre :  Rêver nos Îles – Rêver notre Québec.

 

LA UNE : Crédit de la photo:  La Côte à l’Étang-du-Nord. Été 2022, Stephen Prokosh.