« Voter du bon bord » : ça veut dire quoi au juste ?

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Le seul bord pour lequel il est bon de voter est celui du candidat qui, selon notre évaluation, saura le mieux défendre les intérêts supérieurs de notre population madeleinienne et du parti politique qui porte, le mieux, nos rêves tout autant que notre vision de ce que nous voulons que soient les Îles de la Madeleine et le Québec de demain.  Et rien d’autre.  C’est un choix individuel à prendre au sérieux et que nous devons assumer avec un grand sens des responsabilités.

Aux Îles, comme ailleurs au Québec, dans le contexte d’une victoire presqu’assurée à l’échelle nationale par une formation politique, la tendance est, trop souvent, de laisser croire aux gens que si nous voulons être bien représentés à l’Assemblée nationale du Québec, que si nous voulons avoir l’oreille du Gouvernement et de l’appareil étatique, que si nous voulons obtenir notre part du gâteau en subventions, en investissements et en soutien de toutes sortes, il nous faut absolument « voter du bon bord », c’est-à-dire du bord gouvernemental.  Je ne partage pas cet avis.  Je dirais même que rien n’est plus faux.

Si tel était le cas, les 125 circonscriptions devraient voter du même bord, sinon celles qui ne le feraient pas n’obtiendraient pas leur juste part.  Ce serait un retour rétrograde vers l’époque où l’enfer était rouge et que le ciel était bleu.  Ce serait un retour humiliant vers l’époque de la Grande Noirceur – et de l’attitude arrogante qui s’est poursuivie hélas plusieurs années après – qui faisait en sorte que si tu avais voté du bon bord tu conservais ton emploi ou pouvais en obtenir un et que si ce n’était pas le cas, tu le perdais, et tu tombais dans la misère ou y restais.  Ça risquerait, dangereusement, de ressembler à un système totalitaire et communiste à parti unique.  Ce serait le début de la fin de la démocratie qui nous est si chère et qui est le leg chéri de nos ancêtres qui ont trimé si dur pour nous faire goûter au vent du large et aux GRANDS espaces de tous les possibles qui dansent à l’horizon.  Ce temps est fort heureusement révolu.

L’opposition est fondamentale pour l’expression de notre démocratie.  Le candidat de la CAQ aux Îles nous dit que l’Archipel madelinot a absolument besoin d’un député au sein du prochain gouvernement pour faire avancer les dossiers.  C’est ce que je lis, que j’entends et que j’en comprends. D’autres avant lui, de différentes formations politiques, l’ont aussi dit et répété.  J’insiste, je ne partage pas du tout cet avis.  Je ne dis pas qu’il ne faut pas voter, aux Îles ou ailleurs, pour les candidats de la CAQ.  Tel n’est pas mon propos, mais pas du tout.  D’ailleurs, ce n’est pas moi qui irai dire à qui que ce soit pour qui voter.  Ce n’est pas ma tasse de thé.  Toutefois, selon moi, le choix doit se faire sur une autre base que celle de « voter du bon bord. »  Cette manière de penser relève davantage de la légende urbaine et du Bonhomme Sept Heures que sur la dignité des personnes et que sur la réalité des faits.

C’est un argument basé sur la peur.  C’est souvent l’argument qu’utilisent ceux qui ne connaissent pas et ne comprennent pas le fonctionnement de l’appareil gouvernemental.  Je ne dis pas que c’est le cas du candidat de la CAQ aux Îles.  Je ne veux pas qu’on me fasse dire ce que je ne dis pas.  Mais je n’aime absolument pas cet argument. C’est un argument très faible.  Je le dis avec assurance et fermeté.  Il appartiendra aux électrices et aux électeurs de parler dans l’isoloir.  Le choix du candidat que vous ferez sera très important.  Il doit être fait sur une base autre que celle de la peur.  Vous devez choisir celui qui, en votre âme et conscience, saura le mieux porter votre voix.  Ça veut dire voter pour une formation politique qui exprime vos valeurs et pour le candidat, qui selon vous, saura le mieux les représenter et vous représenter.  Ce n’est pas rien.

Et j’encourage, de tout cœur, les cinq candidats dans la course et, à ma façon, je les soutiens dans leurs efforts et dans leur volonté de servir cette population madeleinienne que je n’ai jamais vraiment quittée.

Enjeux électoraux aux Îles de la Madeleine

De nombreux dossiers, aux Îles, sont fort préoccupants et représentent autant d’enjeux pour l’avenir de notre archipel.  Ils exigent et exigeront une vigie et un suivi excessivement serrés. C’est pourquoi ils doivent faire l’objet de positionnement des cinq candidats ainsi que de leurs formations politiques respectives au cours de la présente campagne électorale.  J’en profite, dans la présente chronique, pour en faire l’énumération.  Je pense ici, notamment, à l’écoute et aux soins respectueux qu’on doit accorder à nos aînés; à la place que l’on veut faire à notre jeunesse; au transport aérien, maritime et routier; à la reconnaissance de notre insularité; à la fragilité de notre milieu et à celle de notre planète; à la pêche et à la transformation de nos ressources halieutiques; à l’industrie touristique et son adaptabilité à notre réalité insulaire; à l’érosion et à l’aménagement de notre territoire; à l’approvisionnement en eau potable et au traitement des eaux usées; au logement et à l’habitation; à la gestion et au traitement de nos déchets; à la pénurie de main-d’œuvre et à l’immigration; à la culture et à notre accompagnement de nos artistes; au nécessaire soutien aux valeureuses personnes qui œuvrent dans le milieu communautaire et bénévole; à l’approvisionnement énergétique sous diverses formes; à l’avenir de nos institutions aux chapitres de l’éducation, de la santé et de la fonction publique; à l’entretien de notre réseau routier local; à la communication à l’ère Internet; à la protection de notre patrimoine bâti et la liste demeure incomplète.  J’ai abordé plusieurs de ces thèmes au cours de mes précédentes chroniques et j’en aborderai d’autres au cours de celles à venir jusqu’au jour du scrutin le 3 octobre prochain.  Un grand nombre de ces chantiers, sont en cours aux Îles et les porteurs de ces dossiers ainsi que leurs partenaires ont beaucoup de mérite.

Rendez-vous des candidats 2022

Le Son de la mer présente, ce soir, le Rendez-vous des candidats 2022. Le mercredi 21 septembre dès 19h00 (heure des Îles et 18h00 ailleurs au Québec) en direct de la salle de spectacles des Pas Perdus. Quatre des cinq candidats aux élections provinciales du 3 octobre prochain répondront de manière spontanée aux questions préparées par la salle des nouvelles de CFIM.  Le candidat conservateur n’a pas tenu à participer au Rendez-vous des candidats.  D’une durée d’une heure et demie il sera diffusé en direct sur les ondes de CFIM.

Les chantiers, précédemment identifiés, ne pourront pas tous être abordés dans le cadre du débat public qui se tiendra ce soir, mais souhaitons qu’un certain nombre d’entre eux puissent y être discutés avec toute la transparence et le respect que méritent ces dossiers et notre population.

Souhaitons également que ce soit l’occasion de mieux connaître les candidats, d’en savoir un peu plus à propos de leurs compétences académiques et professionnelles ainsi que sur leur façon de voir nos Îles et notre Québec de demain.  J’ai hâte de les entendre nous dire pourquoi la population madeleinienne devrait leur accorder, ainsi qu’à leur formation politique, sa confiance le jour du scrutin.  Puisse aussi chacun d’eux nous parler de leur proximité avec l’establishment et aussi de leur nécessaire indépendance de celui-ci.

Je souhaite également que chacun des candidats nous dise de quelle façon ils ont l’intention d’assurer un lien étroit avec la population madeleinienne ainsi qu’avec l’ensemble de nos organisations.  Je pense ici, de façon toute particulière, avec notre milieu d’affaires, avec nos associations de pêcheurs et autres regroupements, avec nos institutions publiques et avec nos organismes communautaires et leurs artisans, ces héroïnes et ces héros qui sont à pied d’œuvre, jour après jour, pour accompagner avec dignité les gens de chez nous qui sont dans le besoin.

Ce seront là des bases plus solides et plus sérieuses pour déterminer à qui vous accorderez votre confiance plutôt que sur la seule croyance populaire de la nécessité de « voter du bon bord. »

Vous savez, ce qu’il y a de beau dans notre système démocratique, c’est que dans l’isoloir nous sommes toutes et tous égaux.  Que nous soyons riches ou pauvres, que nous ayons de l’influence ou pas dans l’espace public, nous sommes TOUTES et TOUS égaux.  Nous sommes toutes et tous riches de pouvoir exprimer UNE voix et une seule.  Lorsque l’on y pense attentivement, c’est quelque chose de grand, de très grand !

N’oubliez pas que le dernier débat national des chefs aura lieu sur le réseau de Radio-Canada demain soir, soit le jeudi 22 septembre.

Bons débats et bonne continuité de campagne !

La prochaine chronique sera publiée le vendredi 23 septembre 2022.  J’y parlerai notamment de l’avenir des pêches aux Îles.

 

Crédit de photo:  Havre de Grosse-Île à l’est du Cap du Dauphin à Grosse-Île Nord.  Été 2022, par Stephen Prokosh.