Les efforts du Canada pour reconstituer les stocks de poissons ne suffisent pas

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Les efforts du gouvernement fédéral pour protéger et reconstituer les stocks de poissons sauvages au Canada ont entraîné très peu d’améliorations, selon l’audit des pêches 2022 publié cette semaine par le groupe environnemental Oceana Canada.

Ce groupe affirme que moins d’un tiers des stocks de poissons marins sauvages au Canada sont considérés comme sains et que des plans de reconstitution des stocks font défaut dans le cas des stocks les plus gravement épuisés.

Nous n’avons pas du tout vu l’aiguille bouger et c’est vraiment préoccupant, affirme le directeur scientifique d’Oceana, Robert Rangeley.

La vérification a permis d’évaluer 194 stocks de poissons au Canada.

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Selon le rapport, moins de 20 % de ces stocks gravement épuisés font l’objet de plans de reconstitution. Certains continuent de subir une forte pression de pêche qui met leur rétablissement en péril.

Pourtant, le gouvernement libéral d’Ottawa a mis en œuvre plusieurs initiatives pour améliorer la situation.

En 2018, le fédéral s’était engagé à dépenser plus de 120 millions pour améliorer les dispositions relatives aux stocks de poissons en vertu d’un renforcement de la Loi sur les pêches.

Il avait ensuite promis 3,5 milliards en neuf ans pour élaborer un plan de protection des océans qui vise à préserver les écosystèmes marins et à améliorer le trafic maritime, la gestion des incidents ainsi que les partenariats avec les communautés autochtones.

Cette année, le gouvernement fédéral a aussi adopté des règlements qui, pour la première fois, obligent le ministre des Pêches et des Océans à reconstituer des dizaines de stocks de poissons s’ils s’épuisent.

Capture d’écran, le 2022-11-23 à 12.41.09

Robert Rangeley admet que c’est un pas dans la bonne direction.

C’est une chose d’avoir un plan de reconstruction, d’avoir une exigence pour un plan de reconstruction. Mais 

Capture d’écran, le 2022-11-23 à 12.42.00

L’audit fait l’éloge de la protection du hareng et du maquereau, mais il note que les stocks de capelan n’ont pas eu la chance de se rétablir.

Le ministère examinera de près les recommandations du rapport, soutient la porte-parole du MPO, Kat Hallett.

Elle dit que le ministère travaille déjà sur des plans de reconstitution des principaux stocks de poissons dans la zone critique, la mesure la plus radicale étant la suspension de la pêche au maquereau de l’Atlantique sur la côte est.

Cette décision a été bien accueillie dans l’audit d’Oceana et par d’autres groupes environnementaux, mais elle a été dénoncée par certains pêcheurs.

À Terre-Neuve-et-Labrador, il y a même eu de nombreuses allégations selon lesquelles le MPO aurait sous-estimé la population de maquereaux.

Capture d’écran, le 2022-11-23 à 12.41.20

Nous n’avons jamais vu autant de maquereaux, a déclaré Keith Sullivan, président du syndicat FFAW-Unifor.

Les pêcheurs ont observé une augmentation des prises par rapport aux années précédentes.

Les stocks les plus épuisés en Atlantique

La plupart des stocks épuisés se trouvent en Atlantique.

Sur la côte est, Oceana affirme que Terre-Neuve-et-Labrador et la région du golfe du Saint-Laurent comptent chacune sept stocks dans la zone critique.

La région des Maritimes, qui comprend la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick, compte cinq stocks dans la zone critique.

L’audit d’Oceana indique que le Canada a tous les moyens à sa disposition pour reconstituer ces stocks, mais Robert Rangeley reste sceptique.

Notre attente en ce qui concerne les stocks des zones critiques est que le gouvernement agisse rapidement, dit-il. Il attend de voir si ce sera le cas.

LA UNE : En 2022, Pêches et Océans Canada a réduit les quotas de pêche commerciale et imposé des interdictions pour reconstituer les stocks épuisés. Le ministère a entre autres suspendu la pêche printanière au hareng dans le golfe du Saint-Laurent et réduit le quota de harengs au large de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. PHOTO : MINISTÈRE DES PÊCHES ET DES OCÉANS DU CANADA

PAR Radio-Canada avec les informations de Paul Withers, CBC News