Le Jour du souvenir acadien sera marqué à l’Î.-P.É.

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En 2008, l’Île-du-Prince-Édouard, autrefois l’île Saint-Jean, soulignait pour la première fois le Jour du souvenir acadien, sur le site maintenant connu comme Skmaqn-Port-la-Joye-Fort-Amherst.  C’était une façon de célébrer le 250e anniversaire de la déportation des Acadiens de l’île, survenue en 1758. 

Le mardi 13 décembre prochain, ce sera le Jour du souvenir acadien.  Encore relativement peu connu, il est observé presque exclusivement à l’Île-du-Prince-Édouard.  Ce jour est lié de très près à l’histoire prince-édouardienne, car il commémore la perte de plus de 360 Acadiens survenue lors du naufrage tragique du Duke William, un navire chargé d’Acadiens de l’Île dépossédés de tout et envoyés vers un destin funeste, comme si la déportation elle-même n’était pas assez funeste.

Malheureusement, même si le naufrage du Duke William dans les eaux hivernales de l’océan Atlantique, près des côtes européennes, a été le plus meurtrier, il n’était pas le premier naufrage à survenir dans ce voyage «organisé», ni même le dernier.  Le 12 décembre, le Violet avait sombré avec une bonne partie de sa cargaison humaine et le 16 décembre, un troisième navire, le Ruby, a lui aussi connu un triste sort.  On estime que ces trois naufrages ont causé la perte de 850 personnes, dont de très nombreux enfants.

Origine du Jour du souvenir acadien

En 2000, le généalogiste Stephen White propose que le 13 décembre, jour du naufrage du Duke William, soit reconnu comme le Jour du souvenir acadien.  La première célébration a lieu en 2004 à la chapelle de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick.

La première commémoration à l’Île-du-Prince-Édouard a lieu en 2008 à Skmaqn-Port-la-Joye-Fort-Amherst, à l’occasion du 250e anniversaire de la déportation.  On rappelle que cette toute première commémoration a eu lieu avant même que le monument de l’Odyssée acadienne ne soit installé.

La Fédération des associations de familles acadiennes (FAFA) a été un des premiers organismes à promouvoir la tenue du Jour du souvenir acadien et à l’intégrer dans son calendrier.  Elle rappelle que les quelque 850 décès survenus du 12 au 16 décembre 1758 s’ajoutent aux «mille autres décès constatés pendant le transport des familles acadiennes à partir des îles Royale (Cap-Breton) et Saint-Jean (Prince-Édouard) vers l’Europe en 1758.»

Pour Georges Arsenault, la sommité en ce qui concerne la déportation de l’île-Saint-Jean est Earle Lockerby, qui a étudié le sujet en profondeur.

«Selon l’étude d’Earle Lockerby, il y avait à bord des trois navires (Duke William, Violet et Ruby) 985 passagers de l’Île-Saint-Jean.  Pendant la traversée de l’océan, 860 personnes seraient décédées par noyade et par maladie.  (Plusieurs personnes seraient mortes avant que les bateaux ne fassent naufrage.) De nombreuses autres personnes à bord des neuf autres navires sont également décédées pendant la traversée.  Lockerby estime que 1520 des 3005 déportés sont décédés en mer», cite Georges Arsenault.

C’est d’ailleurs ce dernier qui, comme par les années passées, présidera à la partie commémorative de l’événement du 13 décembre prochain.  «Nous aurons, comme d’habitude, la procession vers le monument, l’énoncé de la déclaration, et l’interprétation de l’hymne national acadien, comme on le fait habituellement», cite Karine Gallant, directrice adjointe à la Société acadienne et francophone de I’Île-du-Prince-Édouard, l’organisme qui chapeaute, en col-laboration avec le Musée acadien de l’ÎPÉ, la tenue de la cérémonie.

«Il y aura de la musique, de la nourriture et une partie protocolaire qui inclura des discours et des présentations théâtrales», informe la directrice adjointe.  «Nous espérons que le public viendra nombreux.  Nous n’avons qu’une classe de l’École Évangéline qui sera là, et nousaimerions remplir la salle, maintenant qu’il n’y a plus de restrictions liées à la COVID-19», ajoute Karine Gallant.

PAR Jacinthe Laforest