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Publié le 24 mai 2023 | par Radio-Canada

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Des baleines noires dans les zones de pêche au homard ébranlent l’industrie en Atlantique


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La présence de baleines noires dans des zones de pêche au homard en Atlantique est une bien mauvaise nouvelle. En plus de créer une certaine surprise, cela ébranle l’industrie.

Les détections récentes de baleines noires dans les zones 23 (dans le nord-est du Nouveau-Brunswick), 25 (entre le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard), et 24 (au nord de l’Île-du-Prince-Édouard) causent des maux de tête aux pêcheurs.

Des secteurs couvrant près de 2000 kilomètres carrés ont été fermés pour une durée minimale de 15 jours après seulement trois semaines de pêche. Et si une baleine noire est aperçue dans ces endroits entre le 9e et le 15e jour de la fermeture temporaire, la fermeture deviendra permanente jusqu’en novembre.

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Les homardiers touchés par ce retrait doivent maintenant déplacer leurs casiers dans des secteurs de moins de 10 brasses d’eau de profondeur. Si cela permet d’éviter les baleines noires, ça crée par contre une pêche plus concentrée à certains endroits.

Une surprise pour tout le monde

Martin Mallet, directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes, admet que la présence des baleines noires si près de la côte a surpris tout le monde.

Dans la zone 23, les endroits fermés vont de Neguac à Pointe-Sapin, soit près de la moitié du territoire de pêche de ce secteur, explique-t-il.

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Ce n’est pas souvent arrivé d’obliger une fermeture de zone de pêche au homard à cause des baleines, selon ses propos. De voir ces gros mammifères marins longer les côtes est assez rare, admet-il.

Il y a toujours un risque que les baleines reviennent dans un secteur actif de pêche, craint Martin Mallet.

Un déplacement difficilement prévisible

Nataniel Richard, directeur général de l’Association des transformateurs de homard de l’Atlantique, prend la situation très au sérieux.

On a rarement vu une fermeture dans les zones de pêche au homard. On en voit surtout dans les zones du crabe des neiges, compare-t-il.

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La présence des baleines noires sème l’inquiétude, car leur déplacement est difficilement prévisible, ajoute-t-il.

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Nataniel Richard poursuit que l’industrie du homard tient à la protection des baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent et prend toutes les mesures qui s’imposent.

Signe que ça fonctionne, il mentionne qu’aucune baleine noire n’est morte à cause de la pêche au homard depuis la mise en place des mesures en 2017.

Nous sommes fiers de notre bilan, mais nous demeurons extrêmement vigilants, précise-t-il.

En quête de nourriture plus au nord

La biologiste et spécialiste des mammifères marins Lyne Morissette rapporte que les baleines noires se déplacent en quête de nourriture.

Si la région de la baie de Fundy arrivait à subvenir à leurs besoins, les conditions actuelles les forcent désormais à se déplacer davantage vers le nord, en passant par le détroit de Northumberland, pour trouver leur pitance et on les retrouve maintenant au large de Miscou, dans la Péninsule acadienne.

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Le but des mesures de protection des baleines noires est d’éviter les risques de mortalité causés par les collisions avec les bateaux et l’empêtrement avec les engins de pêche. On ne veut pas que les baleines noires soient au même endroit que les pêcheurs en même temps. Pour éviter ce chevauchement, nous augmentons nos efforts d’observation et de détection, explique-t-elle.

Une baleine noire peut donc fermer toutes les zones de pêche sur son passage, note la biologiste, qui compare la situation à une loterie, car on ne sait pas vraiment dans quelle direction la bête va aller.

Elle ajoute qu’il serait possible de gérer une coexistence entre les baleines et les pêcheurs grâce aux nouvelles technologies de détection qui permettent de différencier le comportement du mammifère dans ses déplacements.

Oui, on veut sauver les baleines noires, dans un contexte où les communautés dépendent aussi de l’écosystème, rappelle Lyne Morissette.

Récemment, le Comité permanent des pêches et des océans a demandé au gouvernement fédéral d’alléger les fermetures de zones de pêche qu’il impose lorsque des baleines noires de l’Atlantique Nord y sont présentes.

LA UNE : Les baleines noires en quête de nourriture se rapprochent des zones côtières. PHOTO : TWITTER/CLEARWATER MARINE AQUARIUM

Avec des informations des émissions Le Réveil Île-du-Prince-Édouard, du Téléjournal Acadie et de La matinale





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