Des premiers tests aux Îles pour valoriser les casiers à homard désuets
Pour en savoir plus
Aux Îles-de-la-Madeleine, un peu plus de 8000 casiers à homard ont été récupérés par le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles.
Il s’agit d’un projet en partenariat avec le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes, le CERMIM, pour évaluer les différentes options de valorisation de ces casiers à homards en fin de vie.
Durant la saison de pêche, des conteneurs ont été placés sur six quais de l’archipel madelinot afin que les pêcheurs puissent déposer les casiers dont ils souhaitent se départir.
Selon Léona Renaud, directrice générale du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles, 1800 casiers ont été récupérés entre avril et la mi-juillet dans les conteneurs situés sur les quais.
Tout le reste a été récupéré par le dépôt volontaire des pêcheurs sur les sites de dépôt. C’est quand même révélateur : il y avait beaucoup de casiers qui étaient entreposés sur les terrains depuis des années.
Pour sa part, le président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles, Charles Poirier, voulait aussi participer à changer les mentalités des pêcheurs.
Selon lui, couper en mer le cordage d’un casier à homard jugé désuet est un réflexe encore ancré chez des pêcheurs. Un tel projet participerait donc à la sensibilisation des pêcheurs afin qu’ils changent leurs pratiques.
On est en 2023 et il y en a encore qui jettent leurs poubelles à l’eau. C’est drôle à dire, mais ça se fait encore. Donc, c’est beaucoup de sensibilisation
, raconte Charles Poirier.
Valoriser les cages
Environ un millier de cages ont été collectées par le CERMIM.
L’organisme a chapeauté plusieurs tests pour évaluer les différentes possibilités de valorisation du bois, du béton, des filets et du métal qui constituent les casiers.
Jade Blais, chargée de projet au CERMIM, explique que des essais en combustion, en pyrolyse et en compostage n’ont pas été concluants, en raison du taux de sel important dans le bois.
Selon elle, les débouchés les plus prometteurs pour ces cages sont le paillis pour les plantes côtières et les panneaux de bois aggloméré.
Des fonds de cage ont aussi été utilisés pour faire des sentiers de marche dans les zones boueuses de l’archipel.
Le béton des cages pourrait aussi être réutilisé par le ministère des Transports et de la Mobilité durable dans un agrégat utilisé dans la construction de route.
LA UNE : Le projet de récupération de casiers à homard a été mis en place durant la saison de pêche. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Pierre Chapdelaine de Montvalon
Articles associés
Les fantômes de l’arctique →
Éphémérides : Les Îles-de-la-Madeleine isolées →
Éphémérides : Incendie aux Îles : Des aînés perdent leur logement →
