La taille minimale du homard sera augmentée dans la zone du sud-est du Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard

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Ottawa fera passer la taille minimale du homard qui peut être légalement pêché dans le sud-est du Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard à 77 mm d’ici 2018, une mesure de conservation.

Le ministre des Pêches et Océans, Hunter Tootoo, tranche donc en faveur des pêcheurs du Nouveau-Brunswick dans une dispute les opposant aux pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard. Les pêcheurs des deux provinces des Maritimes débattent de cet enjeu depuis une décennie.

La taille minimale du homard représente la longueur de la carapace du crustacé. Actuellement, la longueur minimale de la carapace du homard pêché dans la zone 25 est de 72 mm. La nouvelle hausse la fera donc passer à 77 mm d’ici 2 ans. La hausse sera progressive, puisqu’elle passera à 73 mm cette année, à 75 mm en 2017 et à 77 mm en 2018.

La taille de la carapace minimale passera de 72 mm dans les dernières années à 77 mm en 2018.
La taille de la carapace minimale passera de 72 mm dans les dernières années à 77 mm en 2018.   PHOTO : ICI RADIO-CANADA

Dans une note envoyée aux pêcheurs de la zone 25, vendredi, le ministère explique que « l’augmentation de la taille de la carapace est une mesure de conservation bénéfique pour la zone 25, permettant à un plus grand nombre de femelles de se reproduire ».

« De plus, cette augmentation graduelle permettra aux pêcheurs et au marché de s’ajuster au changement de la taille de carapace », peut-on lire dans la note.

Le ministère a pris cette décision après de longues négociations avec les Premières Nations, les membres de l’industrie, les gouvernements provinciaux et les usines de transformation du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse depuis quelques années.

«Les autres gouvernements n’avaient pas le courage de suivre les avis scientifiques.» – Dominic Leblanc, leader du gouvernement à la Chambre des communes et député de Beauséjour

Carte des zones de pêches en Atlantique
Carte des zones de pêches en Atlantique   PHOTO : ICI RADIO-CANADA

L’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), qui représente les pêcheurs du Nouveau-Brunswick, réclamait une hausse significative de la taille minimale.

« Il y a un soulagement auprès de nos membres et une satisfaction aussi. C’est une décision rien de moins qu’historique », a déclaré le directeur général de l’UPM, Christian Brun.

Des pêcheurs frustrés

Pour leur part, les pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard se disent déçus et frustrés par la décision d’Ottawa. L’Association des pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard dit que la demande est grande pour leur homard de plus petite taille.

«C’est une décision politique. Il n’y aucune preuve scientifique qui [appuie ce changement].» – Craig Avery, président de l’Association des pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard

L’Association affirme que les changements sont politiques et que les députés du Nouveau-Brunswick ont penché du côté de ceux qui les ont élus.

« Nous ne sommes pas contents du tout. Il n’y a aucune raison de changer la taille minimale, les stocks sont les meilleurs depuis des années, la demande est exceptionnelle, il n’y a rien qui motive cette décision », soutient le président de l’association, Craig Avery.

En nommant Hunter Tootoo à titre de ministre des Pêches, le premier ministre Justin Trudeau souhaitait notamment dépolitiser le débat entourant la taille minimale du homard pêché dans le détroit de Northumberland. M. Tootoo est député du Nunavut.

« S’appuyer sur les preuves scientifiques et le principe de la prudence et tenir compte des changements climatiques dans la prise de décisions ayant des répercussions sur les stocks halieutiques et la gestion des écosystèmes » est l’une des priorités énumérées dans la lettre de mandat du ministre Tootoo.

La prédecesseure de ce dernier, Gail Shea, avait fermement refusé de procéder au changement, appuyant du coup les pêcheurs de la province qu’elle représentait aux Communes.

Les discussions entourant la taille minimale datent des années 1970.

Avec les informations de Julie-Anne Lapointe, Antoine Trépanier et Nicolas Steinbach