En effet, la tradition qui remonte au début du 19e siècle pour les Îles de la Madeleine bat son plein ces jours-ci. Une fois de plus, il sera possible de sentir toute la frénésie qui habite le village de Fatima et bon nombre de citoyens venus des quatre coins des Îles qui débarquent pour ces trois jours de festivités hautes en couleurs.
À l’aube de cette période d’amusements, voici un court portrait de cette tradition telle que fêtée chez nous. L’illustre artiste Gilles Vigneault, originaire de Natashquan (l’un des trois endroits où l’on célèbre toujours la Mi-Carême au Québec), décrit cette fête comme étant : « un jeu d’énigme tout près de la charade mimée, un vrai jeu de société ». Dans les faits, cette fête n’a pas toujours été axée sur des costumes époustouflants comme on la connaît aujourd’hui. Lorsque l’on a commencé à la célébrer, soit peu de temps après l’arrivée aux Îles en 1793, de l’abbé Jean-Baptiste Allain et de 200 Acadiens et Saint-Pierrais avec lui, on utilisait toutes les « guenilles » qui ne servaient à rien pour la fabrication des costumes. Aujourd’hui, si les valeurs et les traditions restent sensiblement les mêmes, on assiste également à un véritable défilé d’oeuvres d’art alors que certains Madelinots sont passés maîtres dans la confection de ces costumes farfelus.
Bien sûr, malgré certaines évolutions dans la culture de la fête, il n’en demeure pas moins que les chaleureux principes de bases propres à cette fête sont toujours bien ancrés et c’est pourquoi à la fin du présent mois, plusieurs petits groupes de gens déguisés et masqués feront à nouveau le tour des maisons de Fatima identifiées comme les maisons accueillant les « mi-carêmeux ». Et une fois de plus, ce sera un défi de deviner qui se cache derrière le masque et le tout se terminera avec un petit verre de bière ou de « bagosse » et certainement plusieurs chansons.
De plus, saviez-vous que les festivités ne se sont pas toujours déroulées sur trois jours? Bien que cela puisse surprendre, ce n’est que vers les années 1960 qu’on s’est mis à « courir » la Mi-Carême plus d’un jour. Enfin, la tradition sur notre archipel présente aussi une autre particularité puisque grâce à notre riche héritage musical, la Mi-Carême aux Îles est, parmi tous les endroits où se déroule cette activité, l’une des plus festives pour y fredonner quelques bons refrains!
Question de stimuler encore davantage votre intérêt pour les festivités, nous vous invitons à visionner le reportage La Mi-Carême, sur la WebTV des Îles diffusé en 2013.
Toute l’équipe du portail des Îles de la Madeleine souhaite donc à tous ceux impliqués de près ou de loin dans cette belle aventure, une Mi-Carême dans le plaisir et la prudence.
Tiré du Magazine LES ÎLES – Source : SAINT-LAURENT, Francine & DUNNIGAN, Pierre.
Mi-Carême, Montréal, les éditions Les 400 coups, 2006, 117p.
Photos : WebTV des Îles – L’Île Imagin’air – 2013.
