Des huîtres québécoises sur les étals grâce à des Madelinots

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Des mariculteurs des Îles-de-la-Madeleine deviennent les premiers à commercialiser une huître du Québec.

par Geneviève Gélinas

Leur « Trésor du large », comme ils l’ont baptisé, s’est vendu comme des petits pains chauds ces derniers mois, à leur grande surprise. Ils comptent maintenant augmenter leur volume d’élevage.

Christian Vigneau et Denyse Hébert, les deux actionnaires de La Moule du Large, élèvent de la moule depuis 2007 au large de l’archipel. L’huître a fait son entrée dans leur parc maricole dès 2009.

« Ç’a commencé par un projet avec Merinov [le Centre d’innovation de l’aquaculture et des pêches] pour vérifier le taux de croissance et de survie des huîtres en lagune et en haute mer, rapporte M. Vigneau.

En parallèle, on a démarré nos propres expériences. En 2010, on a acheté du naissain [de jeunes huîtres] du Nouveau-Brunswick et on l’a mis en culture. »

Les jeunes huîtres mises en élevage mesurent 35 millimètres. Elles sont placées dans des cages immergées en mer. Les mariculteurs les visitent régulièrement pour les reclasser par taille. Les mollusques prennent trois à quatre ans pour atteindre la taille commerciale de 75 millimètres, soit le format dit « choice » commercialisé par La Moule du Large.

L’huître des Îles n’a donc fait son entrée que l’été dernier dans les poissonneries et les épiceries de l’archipel, puis à l’automne dans les commerces de Québec et de Montréal. « Ça va vraiment plus vite qu’on pensait. Nos huîtres se sont retrouvées dans 300 supermarchés IGA à la grandeur du Québec! », lance M. Vigneau.

Pourtant, le mariculteur était loin d’être sûr que les consommateurs adopteraient son huître, puisqu’elle a un goût plus salé que la moyenne. « Elle est élevée en pleine mer, en milieu pur, mais avec un taux de salinité beaucoup plus élevé qu’en embouchure de rivière, explique M. Vigneau. Mais on a eu une réception extraordinaire. Les gens nous disaient que ça goûtait la fraîcheur de la mer. »

M. Vigneau refuse de dire combien il a vendu d’huîtres jusqu’ici, mais une chose est sûre : il en a manqué! « Je n’en ai pas eu pour tout le monde. Si on avait su comment ça allait sortir, on en aurait mis quelques dizaines de tonnes en culture. On vise un million d’huîtres par an dans les prochaines années, mais on ne s’arrêtera pas là. »

L’entreprise met des huîtres en culture et en récolte à longueur d’année, sauf lorsque le couvert de glace l’oblige à rester à quai, ce qui est parfois arrivé en février. La recette de la rentabilité optimale pour l’huître de l’archipel n’est pas encore écrite, précise M. Vigneau. Le processus s’avère d’autant plus long qu’il faut trois à quatre ans – la durée de croissance de l’huître – pour savoir si on s’y est pris correctement. Actuellement, des « centaines de milliers » d’huîtres croissent dans les cages de La Moule du Large et devraient apporter des réponses aux mariculteurs.

 

Photo : Denyse Hébert et Christian Vigneau, les deux actionnaires de La Moule du Large, commercialisent maintenant des huîtres en plus des moules. © Maude Jomphe

 

Source : La terre de chez nous