Quand le hockey et le kayak s’unissent

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Ça se joue sur l’eau, avec une pagaie, un ballon flottant et deux buts. Les Jeux de l’Acadie présentent cette année un sport de démonstration qui attire les regards de plusieurs à Charlottetown. Pleins feux sur le hockey kayak.

Au centre aquatique de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, ils sont une trentaine à se masser près de la vitrine qui donne sur la piscine. Une autre cinquantaine de personnes bravent la chaleur accablante pour assister de près aux joutes de hockey kayak.

Dans la piscine, huit athlètes pagaient comme si leur vie en dépendait. Contre vagues et collisions de kayaks, l’objectif ultime: frapper avec la pagaie un petit ballon en direction du filet adverse.

Un match de hockey dans une piscine avec un kayak, c’est l’idée de Gino Richard, un commerçant de cerfs-volants des Îles de la Madeleine.

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Gino Richard agit en tant qu’arbitre pour les matchs de hockey kayak. Photo : Radio-Can/Antoine Trépanier

« Ça joint deux sports et on aime les jeux d’habileté, on aime les jeux d’équipe, où on se fait des passes et des on marque des buts. Ça nous rejoint », analyse M.Richard après avoir arbitré le match Kent contre Chaleur.

Le grand manitou du hockey kayak travaille depuis cinq ans à développer le sport, mais aussi à l’exporter vers d’autres marchés que celui des Îles de la madeleine. Ce n’est pas rare qu’il donne des cliniques ou des formations.

« C’est toujours intéressant de créer quelque chose et qu’il y a un engouement. Ma première idée, c’était que tout le monde qui joue à ce sport aime ça. » — Gino Richard, précurseur du hockey kayak.

 

Pendant plus d’un an et demi, les Jeux de l’Acadie ont négocié la présentation du hockey kayak comme sport de démonstration, donc à l’extérieur des compétitions officielles.

Le scepticisme de certains s’est rapidement transformé en émerveillement. Si bien que la délégation invitée des jeux de 2015, les Îles de la Madeleine, ont amené avec eux ce sport de démonstration.

Le hockey kayak en cinq règlements :

  • Deux équipes de quatre joueurs s’affrontent. Il n’y a pas de changement de joueurs
  • Il n’y a pas de désavantage ou d’avantage numérique. Une faute donne le ballon à l’adversaire
  • Toucher le ballon avec les mains représente une faute
  • Les contacts entre kayaks et pagaies sont acceptés
  • Les matchs aux Jeux de l’Acadie se déroulent en trois périodes de 10 minutes

« Ça n’a pas été trop difficile de convaincre les gens. Il y a eu des défis, mais je pense que c’est une réussite jusqu’à maintenant et tout le monde semble aimer ça », explique la responsable du hockey kayak pour les Jeux de l’Acadie, Johanne Poirier.

Au comité organisateur, le vice-président de la programmation sportive et culturelle, Pierre Goyette, explique qu’on suit de près les activités de ce sport de démonstration, mais que rien n’indique qu’il deviendra un sport officiel.

« C’est très rare qu’un sport de démonstration devienne un sport de compétition. Il faudra voir dans plusieurs années. Il faut garder en tête que nous sommes choyés ici d’avoir un emplacement, au coeur du campus, où il est possible de présenter ce sport. Ça ne veut pas dire que c’est le cas dans les autres régions qui présenteront les jeux », explique M. Goyette.

Mais le créateur du sport, lui, voudrait bien voir le hockey kayak aboutir dans la programmation officielle.

Le sport est toujours en évolution d’ailleurs. Tenons par exemple les mises au jeu d’après but. Au hockey, lorsqu’une équipe marque un but, une mise au jeu se tient immédiatement après au centre de la surface glacée. Or, au hockey kayak, ça ressemble davantage au basketball, alors que l’équipe qui encaisse le but va reprendre possession automatiquement.

Gino Richard explique qu’il s’agit de donner une chance de relancer l’attaque plus facilement, mais que des « changements pourraient être apportés ».

« On pourrait avoir une mise au jeu après chaque but, c’est à penser aussi, mais parce qu’on est aux Jeux de l’Acadie, il y a le côté compétitif, mais aussi le côté amical. Il faut qu’on encourage les jeunes », explique-t-il.

Mais pour l’heure, Gino Richard tente seulement de populariser son sport. De sa boutique Au gré du vent sur le bord de la côte des Îles-de-la-Madeleine jusqu’aux Jeux de l’Acadie à Charlottetown, il continue à promouvoir un sport qui fait déjà tourner bien des têtes.

 

Photo :  Radio-Canada/Antoine Trépanier