Au lendemain d’une manifestation historique aux Îles-de-la-Madeleine, les organisateurs réfléchissent déjà aux prochains moyens de pression qu’ils comptent mettre en oeuvre pour contrer la réforme de l’assurance-emploi.Le centre-ville de Cap-aux-Meules a repris son rythme de vie normal lundi. Le tiers de la population des Îles-de-la-Madeleine y a manifesté en fin de semaine.Mais pour les organisateurs de la dernière manifestation, la prochaine bataille se fera à Ottawa.
« Il faut se rallier la Gaspésie, la Côte-Nord, la Basse-Côte-Nord, le Nouveau-Brunswick, l’Acadie et les provinces maritimes pour évidemment être entendu, parce que jusqu’à présent le gouvernement fédéral ignore nos revendications. Il faut que le message soit plus fort. » — Joël Arseneau, maire de Cap-aux-Meules
Le message doit aussi être entendu par une partie de la population du pays, très critique envers leurs revendications. Pour le porte-parole du Comité de citoyens contre la réforme de l’assurance-emploi, Denis Poirier, un travail d’éducation reste à faire.« Ce n’est pas une mauvaise volonté des Madelinots de dire: « On ne veut pas travailler en période hivernale ». C’est que notre structure économique est sur des emplois saisonniers », rappelle Denis Poirier. « Si on se détache de ça, on se détache de la structure même qui a permis de développer les Iles aussi. Ce sont les régions qui alimentent les milieux urbains en ressources », ajoute Joël Arseneau.Le capitaine Pierre Chevrier craint pour sa part de perdre ses deux aides-pêcheurs. Il estime qu’ils sont 325 pêcheurs de homards à vivre la même inquiétude.Ottawa doit remettre en place un projet pour combler le fameux trou noir, la période où le chômeur se retrouve sans revenu entre la fin des prestations et le retour au travail.
« Si au printemps on n’a pas d’aide-pêcheur pour aller sur nos bateaux, on va avoir des problèmes pour amener nos approvisionnements en usine et le système des emplois en usine va tomber. » — Pierre Chevrier, capitaine propriétaire et bénéficiaire d’assurance emploi
La solution pour eux: mettre en place des mesures qui respectent la réalité des régions.D’après le reportage de Jean-François Deschênes
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