Il y a bientôt 100 ans que l’Empress of Ireland larguait les amarres à Québec avec 1477 passagers et membres d’équipage à son bord. C’est dans une ambiance maritime que commenceront, mercredi, les commémorations du centenaire du naufrage de ce navire du Canadien Pacifique.
« Nous racontons l’histoire de l’Empress of Ireland depuis plus de 30 ans, on s’est toujours fait un point d’honneur de souligner les anniversaires importants », lance la directrice adjointe du Site historique maritime de la Pointe-au-Père, Annemarie Bourassa.
Une centaine de personnes travaillent à finaliser les derniers préparatifs. Les commémorations s’étaleront sur cinq jours, du 28 mai au 1er juin.
Un souper-spectacle d’ouverture sera le point d’ancrage des événements. Il se tiendra le mercredi 28 mai à l’Hôtel Rimouski.
« Nous avons décidé de présenter une soirée scénarisée. C’est un peu comme si on montait à bord et qu’on faisait le dernier voyage de l’Empress, explique Mme Bourassa. On se rend jusqu’au naufrage, sans faire naufrage, évidemment. »
Les quelque 500 billets, au coût de 200 dollars, sont déjà tous vendus.
Quatre interprètes, trois musiciens, des figurants, trois scènes et des écrans seront au menu des participants. Les comédiens Normand Lévesque et Marie-Claude Saint-Laurent, tous deux originaires de Rimouski, feront partie du spectacle.
« C’est une commémoration. Il faut essayer de se souvenir de cette immense tragédie du début du siècle, ajoute l’homme de théâtre. Et donc, c’est un moment pour se souvenir de cet événement qui est probablement le plus tragique qui s’est produit près de chez nous.
Au Site historique maritime, on assure que tout est prêt. Au moins une quarantaine de descendants de passagers ou de membres d’équipage ont confirmé leur présence. Des gens de la Norvège, des États-Unis, de l’Ouest canadien seront au rendez-vous. D’autres devraient s’ajouter à la liste.
« J’ai su la semaine dernière qu’une descendante du docteur Grant, qui est considéré par certains comme le héros de cette histoire, sera ici avec sa petite-fille. Ces gens viennent de l’Ontario », annonce Mme Bourassa.
Du monde au guichet

Le Site historique maritime souhaite que les commémorations du naufrage se répercuteront sur la totalité de la saison estivale.
« On espère 60 000 visiteurs cette année, déclare Annemarie Bourassa. C’est toujours difficile de faire des pronostics. L’année du sous-marin, nous avons eu 92 000 visiteurs alors que nous espérions 55 000 visiteurs. »
En 2009, 92 000 visiteurs avaient franchi le guichet du Site historique. L’arrivée du sous-marin de 90 mètres l’Onondaga avait fait du bruit. Depuis, l’achalandage a un peu diminué d’année en année, passant de près de 80 000 en 2010 à près de 60 000 en 2012.
Dans l’ombre de la Première
« C’est une grosse année 2014, c’est le centenaire de plusieurs choses, dont celui de la Première Guerre mondiale », explique la directrice adjointe du Site historique maritime.
Pour elle, l’histoire se répète. Le naufrage de l’Empress était tombé dans l’oubli avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale quelques mois plus tard.
« La tragédie, aussi importante qu’elle soit, perd un peu de son importance par rapport à un conflit mondial », dit-elle. Annemarie Bourassa croit tout de même que la couverture de l’évenement sera au rendez-vous, tous comme les visiteurs et les descendants des victimes.
Photo : Presse canadienne