La contestation autour du journal de bord électronique imposé par Pêches et Océans Canada serait l’une des raisons derrière la création du Rassemblement. Il aurait convaincu la moitié des 325 détenteurs de permis de homard d’en faire partie.
Les initiateurs de ce nouveau regroupement estiment que l’APPIM ne représente plus les intérêts des pêcheurs, en citant le dossier des journaux de bord électroniques imposés le printemps dernier par Ottawa.
« On demandait alors à Pêches et Océans Canada de revenir sur sa décision d’imposer un livre de bord et les opposants se sont tournés vers l’APPIM pour aller chercher son appui et elle avait refusé cet appui-là et c’est ce qui a amené les pêcheurs à dire, ça nous prend une association démocratique », explique le conseiller à l’organisation de ce regroupement, Jacques Bourbeau.
Le torchon brûle

Ce regroupement n’est pas tendre à l’endroit des administrateurs de l’APPIM.
Le Rassemblement affirme que l’APPIM s’est sentie liée au MPO en raison d’une subvention de près de deux millions de dollars versée en 2010 pour, entre autres, implanter le journal de bord électronique.
Le porte-parole du nouveau regroupement rappelle qu’au total, 288 pêcheurs sur 325 détenteurs de permis de pêche au homard ont signé une pétition demandant à Pêches et Océans Canada de revenir sur sa décision.
Selon lui, l’APPÎM n’est pas seulement remise en question en raison des journaux de bord électronique, mais aussi, notamment, sur la distribution des ressources secondaires pour les pêcheurs de flétan. « Leur démocratie se résumait à un petit groupe d’administrateurs et à son directeur. Elle n’allait pas consulter ses membres », ajoute Jacques Bourbeau.

Dissidence chez les pêcheurs?
Le nouveau regroupement ne prévoit pas de division au sein de la communauté de pêcheurs de homard.
« Les frictions qu’on va avoir, ça va être entre les membres du Rassemblement et la direction de l’APPIM. Il n’y aura jamais d’opposition entre les pêcheurs membres du Rassemblement et les pêcheurs qui restent membres de l’APPIM. Pourquoi? Parce que l’association ne les consulte pas. »
L’APPIM refuse pour le moment de commenter ces critiques. Ses administrateurs préfèrent attendre la tenue de son assemblée générale, mercredi, avant de décider si elle va commenter la création de ce nouveau regroupement.
Le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles va tenir son assemblée de fondation en janvier et compte, d’ici là, convaincre la majorité des pêcheurs de homard madelinots de se joindre à lui.
LA UNE : Ouverture de la saison de pêche au homard aux Îles-de-la-Madeleine Photo : ICI Radio-Canada/Lisa-Marie Bélanger