La société d’État n’est pas encore en mesure de préciser les niveaux de réhabilitation des sols qui seront atteints dans chaque zone.
Toutefois, 20 % des 13 000 mètres carrés touchés par les travaux seront considérés comme une zone d’exclusion et ne subiront qu’un seul type de traitement, la bioaspiration, en raison des infrastructures – oléoducs, aqueducs et égouts, canalisations -, qui y sont enfouies. Le sujet est toujours discuté avec les ministères concernés.
Dernière phase des travaux de décontamination
Jusqu’à maintenant, la société d’État a récupéré 65 000 des 100 000 litres de diesel déversés et a dépensé 10 des 20 millions prévus pour l’ensemble des travaux de décontamination.

Pour la suite des choses, cinq techniques différentes seront utilisées afin d’extraire les hydrocarbures toujours présents dans les sols du quai. Hydro-Québec a eu recours depuis le déversement à des techniques de bioaspiration et d’extraction de vapeurs pour extraire le diesel des sols.
À ces opérations, qui seront maintenues, s’ajouteront des techniques de traitement thermique des sols, d’oxydation chimique et de biodégradation. Selon la porte-parole de la société d’État, Catherine Bujold, chaque moyen de décontamination sera utilisé en fonction des particularités des zones à traiter. La récupération et le traitement des hydrocarbures s’effectueront sans excavation des sols.
Par contre, entre 400 et 600 puits seront forés et s’ajouteront aux 145 qui ont été creusés depuis le début des travaux de décontamination. Catherine Bujold précise que ces nouveaux puits, contrairement aux anciens, plus hauts, seront installés au niveau du sol, ce qui ne devrait pas entraver la circulation, sauf durant la période de forage.
Cohabitation

Le maintien de la circulation et de l’accès aux équipements, infrastructures et services du port de Cap-aux-Meules est un des principaux enjeux de ces travaux. En effet, ce port aux multiples usages est un centre névralgique de l’économie et de la vie collective des Madelinots. S’y côtoient des pêcheurs, des croisiéristes, des pétrolières, des plaisanciers, des transporteurs, la marine marchande et des industriels.
Hydro-Québec garantit que malgré l’importance des travaux, tous les équipements et infrastructures demeureront accessibles. La porte-parole, Catherine Bujold, donne l’exemple des pêcheurs de homard. Les travaux dans cette zone, dit-elle, seront effectués en deux temps, soit en août 2016 et en août 2017, au moment où la pêche est terminée.
Mme Bujold admet par contre que les perturbations seront inévitables, notamment durant la période de forage qui devrait s’étendre sur environ six mois.
Échéancier conditionnel
Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, rappelle que cela fait maintenant 18 mois que les Madelinots doivent vivre avec les conséquences du déversement de 100 000 litres de diesel survenu en septembre 2014.
Le maire note que la société d’État n’a jamais offert de compensation pour tous les inconvénients subis par les usagers du port. « Chaque fois, dit-il, qu’Hydro-Québec vient aux îles, chaque fois qu’Hydro-Québec rencontre le maire de communauté madelinienne qui en l’occurrence est moi-même, chaque fois je porte le même message, on veut et on s’attend à recevoir une certaine forme de compensation, maintenant jusqu’à ce jour on a eu aucune indication que cette requête allait être acceptée, mais on continue de marteler le message jusqu’à ce qu’on ait gain de cause. »
Jonathan Lapierre souhaite que les travaux soient effectués le plus rapidement possible.
Si tout va selon les prévisions d’Hydro-Québec, les travaux devraient être terminés à l’automne 2017.
La société d’État a déjà rencontré les principaux usagers pour leur présenter la nature des travaux, les mesures de compensation mises en place ainsi que l’échéancier. Les propriétaires du site, Transport Canada et Pêches et Océans Canada, auraient donné leur accord de principe.
Hydro-Québec espère que le ministère de l’Environnement lui accordera son certificat d’autorisation (C.A.) en mai prochain, ce qui lui permettrait de lancer son appel d’offres en juin. D’après Catherine Bujold, de quatre à six entreprises québécoises sont en mesure de répondre aux exigences requises.
La société d’État a estimé le coût de l’ensemble des travaux de décontamination à 20millions, mais les dépassements de coûts ne devraient pas être un obstacle à la réhabilitation du port. « Nous avons des obligations légales et nous devons nous y conformer », rappelle la porte-parole, Catherine Bujold.
LA UNE : Le quai de Cap-aux-Meules, Îles-de-la-Madeleine Photo : ICI Radio-Canada/Jean-François Deschênes