La Garde côtière a-t-elle acheté des citrons?

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Exclusif – Radio-Canada – Des navires mal conçus et mal construits nuisent aux opérations de la Garde côtière et peuvent mettre en danger le personnel, a appris Radio-Canada.

L’acquisition de neuf patrouilleurs semi-hauturiers était jugée vitale par la Garde côtière canadienne. Or, des documents obtenus par Radio-Canada en vertu de la loi sur l’accès à l’information montrent que les vaisseaux livrés à la Garde côtière canadienne entre 2012 et 2014 sont aux prises avec des problèmes majeurs.

Ces navires construits par le chantier Irving d’Halifax ont coûté 33 millions de plus que les 194 millions de dollars prévus initialement par l’ancien gouvernement conservateur, confirme un document ministériel.

Pour Harvey Adams, un ancien capitaine de la Garde côtière, cette histoire ne sent pas bon.

« Il y a déjà de la corrosion. C’est le genre de problème qui ne devrait pas survenir avant peut-être 20 ans. »— Harvey Adams

 

Les problèmes sont si sérieux que certains de ces patrouilleurs semi-hauturiers ont passé plusieurs semaines, voire des mois, sans naviguer.

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Harvey Adams, capitaine de la Garde côtière à la retraite.  Photo :  Radio-Canada/Yves Levesque

Pourtant, ils doivent servir aux opérations de recherche et de sauvetage, à la surveillance des pêches et à la sécurité maritime.

Lacunes et défauts de construction

Des rapports obtenus par Radio-Canada soulignent une multitude de problèmes qui vont bien au-delà de ceux qui surviennent habituellement après la construction de nouveaux navires.

À plusieurs reprises, ils soulignent que la sécurité du personnel à bord peut être compromise.

Corrosion sévère, mauvaises soudures, mauvaise installation, mauvais choix de matériaux, infiltration d’eau dans des boîtes électriques et défaut de conception sont parmi des centaines d’exemples signalés.

Exemples de risques signalés dans un document obtenu par Radio-Canada

  • « Risque de brûlures du personnel »
  • « Il en résultera une défaillance majeure qui va mettre en danger la vie des ingénieurs »;
  • « Nous risquons de perdre le système au complet. Ce système est réglementaire pour quitter le quai. »

De plus, un récent appel d’offres publié par Travaux publics, le ministère des Services publics et de l’Approvisionnement, confirme que les navires peuvent être instables s’ils naviguent dans certaines conditions météo.

Par exemple, leur capacité à composer avec le givre est limitée. « Si la glace s’accumule, l’équipage pourrait avoir à abandonner le navire ou pire encore, le navire pourrait chavirer », explique le capitaine Harvey Adams.

S’ajoute à cela l’absence d’orifices pour drainer la structure, qui fait en sorte que l’eau peut rester emprisonnée.

Un ancien fonctionnaire qui a travaillé de près au projet a confié à Radio-Canada, sous le couvert de l’anonymat, que les problèmes sont si importants que les navires n’auraient jamais dû être acceptés tels quels par le gouvernement.

« Quand vous construisez quelque chose d’aussi gros et d’aussi complexe, il est normal que des problèmes surviennent. Cependant, si ces navires étaient des navires étrangers et qu’ils franchissaient le territoire canadien, je crois que les autorités canadiennes les retiendraient à quai. »— Un ancien fonctionnaire