Jusqu’à maintenant, le centre de recherche, dont un des principaux mandats est de contribuer au développement de la productivité et de la compétitivité de l’industrie des pêches, offrait son expertise gratuitement.
Diminution du financement
Le directeur de Mérinov, David Courtemanche, explique que cette décision est motivée par plusieurs facteurs, dont la nouvelle entente triennale signée au printemps avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), qui finance environ 50 % du budget d’exploitation du centre.

En avril dernier, Québec a réduit sa contribution de 1 million de dollars par année, ce qui constitue une baisse de 25 % du financement de base de Mérinov. Par ailleurs, une des conditions de la nouvelle entente est que Mérinov établisse une politique de tarification selon le principe d’utilisateur-payeur.
Le MAPAQ n’est pas le seul à avoir diminué sa contribution. D’autres subventionneurs, dont le ministère de l’Exportation et l’Innovation, ont aussi diminué le financement du centre de transfert technologique. C’est une baisse générale des montants accordés à la recherche appliquée, à laquelle doit faire face la direction de Mérinov.
L’organisme doit donc se réorganiser. « On doit être plus efficient, plus efficace », indique David Courtemanche.
Les changements sur le plan mondial amènent aussi Mérinov à revoir ses façons de faire, ajoute le directeur de Mérinov. « Les entreprises nous demandent d’être davantage tournés vers l’international, de voir ce qui se passe ailleurs et d’être capable d’aller voir ce qui s’en vient dans 5 ans, dans 10 ans. C’est un virage qu’on doit opérer », constate David Courtemanche.
Restructuration
Présentement, une seule personne, qui est en préretraite, est disponible trois jours par semaine pour aider les transformateurs de produits marins. Les nouveaux revenus permettront à Mérinov de former une relève et éventuellement de grossir son équipe et d’avoir des ressources dans les trois régions du Québec maritime.
Le centre de recherche a aussi restructuré son conseil d’administration, qui est passé cet automne de 19 à 11 personnes, dont deux proviendront du milieu de la transformation des produits marins.
Services et recherche

Seuls les services seront facturés. Le financement des projets de recherche ne change pas. « En recherche, les demandes continueront d’être effectuées par Merinov en partenariat avec l’industrie. Selon les programmes, une portion du financement viendra de l’industrie », précise le chargé de projet à Mérinov, Louis-Charles Rainville.
Mérinov offre une trentaine de services notamment en monitoring environnemental, en développement de méthodes, en innovation de procédés, en adaptation de produits de 1re, 2e et 3e transformation pour une commercialisation à petite ou grande échelle. Mérinov accompagnera par exemple le projet de modernisation d’une usine.
La direction du centre de recherche entend rester à l’écoute des industriels quant à l’impact de sa nouvelle tarification.
Mérinov a été créé en 2010 par trois partenaires, la direction d’innovation technologique du MAPAQ, Halieutech, le centre de transfert technologique du Cégep de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et l’UQAR.
Mérinov assure un soutien en recherche et développement et en transfert technologique aux entreprises d’exploitation et de transformation des produits marins ainsi qu’aux entreprises du domaine bioalimentaire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Le centre de recherche compte plus de 80 employés.