Si rien n’est fait, les économistes d’Ouranos chiffrent les impacts de l’érosion des berges aux Îles-de-la-Madeleine à près de 80 millions de dollars sur un horizon de 50 ans. Il y a une façon rentable d’affronter ces phénomènes naturels affirment les économistes.
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Ouranos tente d’apporter des réponses aux questions : où faut-il intervenir et comment?
Huit zones, concentrées dans trois secteurs des Îles, ont été étudiées : la Grave au Havre-Aubert, la côte entre le parc de Gros-Cap et le centre-ville de Cap-aux-Meules et le port de pêche de Grande-Entrée. Ces endroits couvrent huit kilomètres de côtes.
L’économiste principal d’Ouranos, Laurent Da Silva calcule que si rien n’est fait, les Îles perdraient près de 80 millions de dollars en 50 ans. « Donc, on va quand même subir un certain impact des changements climatiques, mais on est capable de réduire substantiellement la facture. »
«Dans ce cas-ci, ce qu’on se rend compte, c’est que si on agit de façon optimale, si on fait les bons choix, on est capable de sauver 50 millions de ce 80 millions de dollars là. » – Laurent Da Silva, économiste principal, Ouranos
La Grave
La Grave est le secteur qui a le suscité le plus de réactions lors de la présentation publique du rapport lundi soir.
Laisser la nature agir sans intervenir dans ce secteur ferait perdre beaucoup d’argent;plus de 40 millions de dollars calculent les économistes. Pour Ouranos, l’option la plus rentable serait la recharge de la plage avec du gravier, car sa mise en place coûterait moins cher. Le littoral prendrait même de la valeur.
La dizaine de citoyens qui ont posé des questions venaient surtout du Havre-Aubert.
Ils ont dit préférer la construction d’une jetée là où se situe l’ancien quai du Havre plutôt que cette solution, moins efficace à leurs yeux. Ils souhaitent aussi que la population, en particulier les aînés qui ont l’expérience d’avoir construit des quais, soit consultée avant qu’une décision soit prise.
Alain Bourque, directeur général d’Ouranos, estime que si rien n’est fait, les Îles perdraient plus de 75 millions de dollars en 50 ans.
« Y’a beaucoup de ça qui est une perte d’activité économique liée au tourisme. Par exemple La Grave, si on perd ce site-là, c’est très important pour les Îles. En fait c’est 48 millions de dollars qu’on peut sauver. Qu’on est capable de récupérer si on prend les bonnes décisions sur la base des analyses que nous on a produit. »

Gros-Cap
Du côté du Gros-Cap, le secteur ne sera plus accessible d’ici 10 ans si rien n’est fait. Ouranos propose là aussi de la recharge avec du gravier ainsi qu’un type d’enrochement appelé RIPRAP pour sauver le secteur.
Lieux où il est proposé d’intervenir
- La Grave
- Camping du Gros-Cap
- l’Échouerie Ouest
- Centre-ville
- Plage municipale
Lieux où il est proposé de ne pas intervenir
- Route municipale de Cap-aux-Meules
- Pointe de Grande-Entrée
Lieu où il est proposé de déménager
- Gros-Cap Est
Reste maintenant aux élus municipaux à décider de la suite à donner au rapport d’Ouranos.
Ouranos poursuit sa route en Gaspésie dans les prochains jours pour présenter l’étude sur les côtés de la péninsule.
L’érosion des berges et l’immersion menacent les côtes : les îles s’enfoncent, disent les chercheurs, et au même moment, la mer monte.
Un texte de Jean-François Deschênes
LA UNE : L’adaptation des îles de la Madeleine à l’érosion engendre des coûts qui pourraient un jour compromettre leur habitabilité.