La dernière goélette à voile du Saint-Laurent passera l’hiver en cale sèche à New-Port. Il aura fallu 20 ans à son propriétaire pour remettre en état ce vestige des années 1950.
Le capitaine de la goélette Grosse-Île, Didier Épars, est un véritable passionné. Il a restauré à grands frais ce navire, dernier témoin de l’histoire maritime du Québec.
Construite en 1950 à l’Île d’Orléans, cette goélette de 30 mètres servait à ravitailler Grosse-Île dans le fleuve Saint-Laurent. À l’époque, ces bateaux abritaient des caboteurs qui se promenaient d’un port à l’autre pour échanger toutes sortes de marchandises. De véritables marchés flottants.
Didier Épars a investi deux millions de dollars pour redonner vie à ce navire à voile qui ravitaillait des communautés côtières isolées. La goélette est à flot depuis maintenant trois ans.
Ce projet, c’est sa manière à lui de contribuer au patrimoine québécois.
«Ce bateau, il ne m’appartient pas, il appartient aux Québécois, il appartient à tout le monde, à l’histoire.» – Didier Épars, capitaine et propriétaire
Il aimerait d’ailleurs que le ministère de la Culture soutienne ce genre d’initiative. Didier Épars dit n’avoir reçu aucune aide significative des gouvernements et il doit maintenant rembourser un prêt à un taux de 15 %.
Un projet familial
Didier Épars a reçu son bagage de connaissances d’un charpentier de marine aujourd’hui décédé. Il a choisi de transmettre son savoir à son fils Vincent. Ce dernier a grandi avec le projet de restauration de son père et ainsi appris son métier.

«J’ai beaucoup lu là-dessus aussi. Il y a énormement de projets comme ça qui se font en Europe, aux États-Unis, mais pas du tout ici.» – Vincent Épars
Cette unique pièce de l’histoire maritime du Québec passera l’hiver au sec en Gaspésie avant de reprendre la mer au printemps.
LA UNE : La goélette passera l’hiver à New Port en Gaspésie PHOTO : RADIO-CANADA/PIERRE COTTON