Le comité consultatif sur le crabe des neiges a recommandé un quota de 43 000 tonnes de crabes, comme le laissaient entendre les excellentes prospectives qui se dégageaient des rapports scientifiques de Pêches et Océans Canada. C’est plus du double de l’an dernier.
Vu l’abondance du crabe, la discussion du 1er mars dernier a été très brève, commente le chef de division des ressources aquatiques à Pêches et Océans Canada pour la région de l’Atlantique, Mathieu Hardy.
Si le ministre des Pêches, Dominique Leblanc, applique les recommandations du comité consultatif, il s’agirait du quota le plus élevé jamais accordé dans le sud du golfe Saint-Laurent
Les scientifiques évaluent la biomasse de la zone 12, soit la quantité de crabes des neiges de taille commerciale, à 99 145 tonnes. Le taux d’exploitation recommandé est de 44,2 %. « On veut en laisser une bonne quantité pour que le stock demeure en bonne santé », explique le porte-parole de Pêches et Océans Canada.
Phénomène peu commun
Selon Mathieu Hardy, si la biomasse de crabe des neiges dans la zone 12 est si élevée, c’est notamment en raison d’un phénomène peu fréquent, soit une double mue. « Il y a deux cohortes qui arrivent à maturité, à la taille commerciale en même temps », explique Mathieu Hardy.
Le biologiste admet que les scientifiques ne comprennent pas entièrement le phénomène de saut de mue qui surviendrait lorsqu’il y a une abondance de crabes dans une zone. « C’est peut-être que le crabe repousse sa mue pour éviter la compétition avec d’autres crabes », poursuit le scientifique.
Les scientifiques observent que les cohortes de jeunes crabes sont aussi très présentes dans la zone, ce qui démontre que le stock est en très bonne santé. « Tous les indicateurs sont très positifs et, relève Mathieu Hardy, on s’attend à ce que cela continue dans ce sens-là pour les années à venir. »
Paradoxalement, la zone de pêche au crabe qui se porte le mieux est celle qui compte le plus grand nombre de flottilles. C’est d’ailleurs la zone la plus productive dans l’Est du Canada.
Quelque 125 crabiers traditionnels du Québec et de l’Atlantique se partagent près de 70 % de l’allocation annuelle. La balance du quota est pêchée par les Premières Nations et d’autres flottilles comme les pêcheurs de poissons de fond ou les associations de homardiers, ce qui dans ce dernier cas représente à peine 1 % du quota.
Le quota définitif et la date de début de la pêche devraient être communiqués par le ministre des Pêches d’ici le début d’avril.
L’an dernier, les premiers crabiers de la zone sont sortis le 22 avril. En raison de l’absence de glaces sur le golfe cet hiver, la saison dans la zone 12 pourrait démarrer encore plus tôt cette année.
Un texte de Joane Bérubé
LA UNE : Arrivages de crabe gaspésien Photo : Radio-Canada/Martin Toulgoat