Un an après la mort tragique de Jean Lapierre et de membres de sa famille, les Madelinots prendront le temps de se recueillir mardi matin à l’église de la paroisse Saint-François-Xavier de Bassin. Cet événement sera simple et sans artifices, comme le désire la mère de l’ancien politicien, qui, depuis un an, fait le deuil de ses quatre enfants et de son mari.
L’abbé Claude Gosselin dirigera la messe commémorative en compagnie de l’abbé Réjean Coulombe. Il assure que la cérémonie sera toute simple et empreinte de sobriété, comme le désire la mère de Jean Lapierre, Lucie Cormier.
Les hommes d’Église accueilleront tous les paroissiens qui ont été touchés de près ou de loin par le triste événement, dont l’impact médiatique a traversé les frontières du Québec. « La prière peut nous rassembler, sans qu’on soit obligé de se parler nécessairement de l’événement. Les gens ont tous vécu quelque chose à leur niveau », explique M. Gosselin.
Jean Lapierre, sa conjointe, ses deux frères, sa sœur ainsi que les deux pilotes ont perdu la vie, le 29 mars 2016. Les passagers avaient nolisé un avion pour se rendre aux Îles-de-la-Madeleine et ainsi vivre le deuil de leur père, Raymond Lapierre, décédé la veille, le 28 mars 2016.
Claude Gosselin rappelle qu’il faut continuer d’entrevoir l’avenir de façon positive sans oublier les gens qui nous ont quittés. La famille Lapierre continue d’avancer malgré la tristesse, dit-il. « Ce que je remarque beaucoup de cet événement-là, c’est que les gens proches ne sont pas restés dans le passé. Ils savent que leur vie va être modifiée du tout au tout, mais ils continuent d’être la famille Lapierre, Beaulieu, la famille Cormier. »
Lorsqu’il prendra la parole, il compte s’inspirer du père de Lucie Cormier, qui était gardien de phare, pour imager la force de résilience des insulaires.
L’abbé va aussi souligner d’autres événements dramatiques qui ont touché la paroisse de Bassin et insister sur la capacité des gens des Îles de surmonter les moments difficiles.
Le 28 mars, il y a neuf ans, le bateau de pêche l’Acadien II sombrait en emportant avec lui quatre chasseurs de phoque. Il y a une soixantaine d’années, M. Gosselin rappelle qu’il y a aussi eu un incendie qui a décimé cinq membres d’une même famille.

La fille de Jean Lapierre, Marie-Anne Lapierre, ne sera pas présente à la cérémonie de mardi matin, préférant vivre ce moment en privé. Elle a quand même laissé un message de remerciement aux gens sur son compte Facebook.
« Il y a un an. Comme si c’était hier. Le choc de vos départs, d’un même souffle, comme dissous par le vent. On croirait qu’il y a longtemps aussi, tellement le chagrin a eu le temps de s’installer dans tous les recoins de nos coeurs, avant de laisser place à une paix encore fragile », a-t-elle notamment écrit.
Elle conclut avec un mot de remerciement : « Nous tenons cependant à remercier les innombrables personnes qui, de près ou de loin, nous ont apporté du réconfort depuis un an. Tout cet amour reçu nous aide grandement à traverser la tempête, à rester debout. Merci mille fois. »

Un an après la tragédie, le maire de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, assure que la communauté se porte bien.
Il souligne que les insulaires se sont toujours serré les coudes pour vivre les moments difficiles. « Mais ce sont des événements qui laissent de grandes plaies ouvertes à chaque fois », rappelle-t-il.
«On a dû apprendre à vivre avec les différents éléments. Cette résilience-là s’explique par beaucoup d’années à vivre et à survivre à une certaine époque.» – Jonathan Lapierre, maire, Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Un texte de Jean-François Deschênes
LA UNE : Les quatre membres de la famille Lapierre morts dans l’accident d’avion ont été enterrés dans ce cimetière. Photo : Radio-Canada/William Bastille-Denis