Le bec du macareux moine, un oiseau qu’on peut observer aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord, prend une allure étonnante sous les rayons ultraviolets (UV).
Un chercheur en Grande-Bretagne, Jamie Dunning, a fait cette découverte par hasard, ses travaux portant plutôt habituellement sur la linotte à bec jaune. Il a partagé la photo ci-haut sur Twitter.
L’ornitologue a remarqué que non seulement le bec de l’oiseau réflète le rayonnement UV, mais le contour des yeux aussi, bien que ce ne soit pas visible sur l’image (il s’agit d’une carcasse).
Le macareux n’est pas le seul à arborer cette étrange brillance. La starique cristatelle est une autre espèce dont le bec « brille ». Certains oiseaux ont également un plumage fluorescent, comme le démontrait cet article de la Royal Society en 2002. De même, les caméléons révélaient récemment que les os de leur crâne reflétaient eux aussi les UV.
À quoi cette fluorescence peut-elle bien servir? Peut-être au repérage en vue de la reproduction. Jamie Dunning rappelle que la plupart des oiseaux sont tétrachromates. « Ils voient des couleurs qu’on ne peut s’imaginer! »
Leur rétine contient en effet quatre types de cônes (ou photorécepteurs), tandis que l’humain en possède trois types. Cela leur permet de capter l’ultraviolet, un fait que les scientifiques ont mis au jour dans les années 1970. Les spécialistes n’ont pas encore réussi à expliquer pourquoi la vision des oiseaux s’est ainsi développée.
Difficile de savoir de quoi a l’air le fameux bec « fluorescent » avec les yeux des macareux. Darren Abbey, un bioinformaticien à l’université du Minnesota, a proposé une hypothèse sur Twitter:
Enfin, Jamie Dunning a dû, pour son étude, concevoir des lunettes pour protéger les yeux des macareux de la lumière. Ses images ont fait sensation sur Twitter:
To study the ultraviolet properties of the puffins bill, we have had to design something to protect their eyes from the light.
These are our prototype auk ‘sunglasses’, designed at @designdotgold. #ornithology pic.twitter.com/LMCvdl3sv3
— Jamie (@JamieDunning) 29 mars 2018
Par Mélissa Guillemette
LA UNE : Jamie Dunning
Source : Québec Science