La députée de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, et celui de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, dénoncent une solution à court terme et mal ficelée. C’est ainsi que les deux députés qualifient la solution dévoilée mardi dernier par le ministre des Transports pour améliorer le transport aérien régional.
La députée de Gaspé n’y voit plus qu’une stratégie marketing destinée à préparer la tournée effectuée par le premier ministre François Legault au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, la semaine dernière. Le gouvernement, dit-elle, sait très bien que les gens ne suivront pas le dossier attentivement. Pour eux le travail est fait.
Pascal Bérubé observe que le volet électoraliste de la proposition du ministre Bonnardel est de plus en plus évident : On réalise que c’est une solution à court terme comme dans : « il y a une élection à court terme ».
Pour Méganne Perry Mélançon, des billets au rabais ne permettent pas les changements susceptibles de développer une offre viable et soutenue à long terme, comme pourraient le faire une concurrence accrue ou un nouveau modèle d’affaires. Les échos que j’ai de la part des aéroports, des promoteurs de services aériens dans notre région, c’est que ce n’était pas la vraie annonce qui était attendue
, rapporte la députée.
Pascal Bérubé considère lui aussi que la proposition n’aura pas d’impacts sur le nombre de vols en région, de même que sur l’horaire des vols qui demeurent inadéquats. Jusqu’à maintenant, dit-il, il y a peu de gens qui m’ ont indiqué qu’à 500 $, ils allaient voyager en avion. Ce ne sera pas suffisant.
Finalement, on nous annonce du vide
, commente la députée Perry Mélançon
« C’est un échec sur toute la ligne. Le transport ne sera pas à long terme plus facile et plus accessible. » — Une citation de Méganne Perry Mélançon, députée de Gaspé.
Cafouillage
La députée rappelle de plus que la mesure doit entrer en vigueur dans six semaines, mais personne ne sait quelles seront les conditions d’utilisation et qui veillera à leur application.
Depuis mardi, les transporteurs aériens rapportent d’ailleurs que l’annonce a déclenché un tsunami de questions de la part de leurs clients. Les compagnies aériennes indiquent n’avoir pas de réponses.
C’est beaucoup d’improvisation. Je ne peux pas croire que le gouvernement a travaillé sur ce plan durant un an et demi
, commente Mme Perry Mélançon.
Bientôt ces appels seront dirigés vers les bureaux des députés en région qui ne seront pas plus capables de répondre
, ajoute Pascal Bérubé.
Il demande d’ailleurs au ministre des Transports, François Bonnardel, d’organiser une nouvelle conférence de presse pour préciser les modalités de son programme de billets à coûts réduits.
Présent lors de l’annonce du ministre des Transports à Mont-Joli, la semaine dernière, le député de Matane-Matapédia admet s’être d’abord montré favorable à la proposition. Mais depuis, dit-il, plus le temps passe, plus j’ai des questions sur l’application. On se serait attendu à un projet mieux ficelé.
Pour M. Bérubé, l’efficacité de la solution de François Bonnardel se validera aisément en quelques questions dès le mois de juin : Est-ce que mes concitoyens vont utiliser l’avion quand ils ne l’utilisaient pas? Est-ce que le prix va faire en sorte qu’ils vont se mettre à l’utiliser? Est-ce que la fréquence des vols leur convient?
Le programme doit être offert à tous les Québécois à partir du 1er juin.
LA UNE : Le PQ estime que le programme de billets à rabais sera insuffisant pour rétablir une offre régionale suffisante (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / DANIEL THOMAS
PAR Joane Bérubé