De passage aux Îles-de-la-Madeleine, le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a annoncé qu’un prochain gouvernement de la CAQ investira 100 millions de plus pour lutter contre l’érosion des berges. Québec mettra créera aussi un bureau de projet pour coordonner le travail des différents ministères concernés.
Ce bureau coordonnera le travail de huit ministères et sera mandaté pour réaliser un inventaire des mesures appropriées à adopter pour protéger les berges.
C’est sûr que c’est un pas dans la bonne direction. Les 100 millions, c’est une chose, mais le bureau, c’est une excellente idée
, a commenté le directeur des projets de développement du territoire de la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine, Serge Bourgeois.
Il estime qu’un tel bureau de coordination permettra de concevoir des mécanismes qui faciliteront les interventions. Cela permettra d’agir plus rapidement et d’intervenir plus correctement et de façon concertée, selon M. Bourgeois.
M. Legault a aussi indiqué que s’il est réélu, un prochain gouvernement de la CAQ sera prêt à bonifier cette somme si cela s’avère nécessaire.
Candidat de la CAQ aux Îles et maire des Îles pendant neuf ans, Jonathan Lapierre avait d’ailleurs dit estimer que Québec devrait investir 80 millions en 10 ans pour contrer l’érosion. Depuis 2018, quelque 50 millions ont été investis par Québec et par Ottawa dans divers ouvrages de protection.
Le premier ministre, lui, a annoncé qu’un bureau de traitement des demandes d’indemnisation ouvrira ses portes dès mardi et que deux réunions étaient planifiées afin d’expliquer les modalités des programmes d’aide, l’une pour les sinistrés du secteur résidentiel et l’autre pour les propriétaires d’entreprises.
Lors de son passage à l’émission Bon pied, bonne heure mardi matin, le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Jérôme Lacasse, a expliqué que les gens qui ont subi des dommages causés par les vents violents doivent effectuer leurs demandes d’indemnisation auprès de leurs compagnies d’assurances privées.
Le ministère dédommagera ceux qui ont été inondés. Il est aussi possible, a rappelé M. Lacasse, que les gens puissent entreprendre les travaux urgents dès que possible.
Une quarantaine de résidents ont dû être évacués durant la tempête, et ce, dans le seul secteur de La Grave.
Climat et dégâts
En entrevue à l’émission Bon pied, bonne heure, Serge Bourgeois a affirmé que les Madelinots ont malgré tout été chanceux dans leur malchance. Les dommages sont surtout survenus à des endroits déjà désignés comme étant fragiles. La recharge de plage du site de La Grave, un investissement de 7,4 millions de dollars, a tenu le coup. L’endroit a été inondé, mais l’eau est venue de la lagune.
Fiona est la troisième tempête majeure à avoir frappé les Îles au cours des cinq dernières années, fait observer le directeur des projets de développement du territoire de la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine.
L’aide annoncée est la bienvenue, d’autant plus que les infrastructures sont de plus en plus fragiles. Le ministère des Transports fait des travaux quand même majeurs. Il était encore en train de réparer [les dommages subis en] 2018, quand Dorian est arrivé, et on n’a pas encore fini de réparer Dorian qu’il nous arrive Fiona. C’est le chien qui court après sa queue
, commente M. Bourgeois.
François Legault n’était pas le seul chef politique québécois aux Îles lundi. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s’est lui aussi rendu aux Îles-de-la-Madeleine lundi matin pour prendre le pouls de la population et pour soutenir le candidat du PQ et député sortant Joël Arseneau.
Le chef du PQ est reparti en fin de journée dans sa circonscription, où l’attendait un débat. Le chef de la CAQ a passé la nuit dans l’archipel pour se diriger vers Gaspé mardi matin.
Sur la pointe de la péninsule gaspésienne, la lutte entre la CAQ, le PQ et QS s’annonce serrée. En cette dernière semaine de campagne électorale, les déplacements des chefs sont plus révélateurs. Généralement, les partis visent les circonscriptions prenables ou en danger d’être conquises par leurs adversaires.
LA UNE : Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a pu constater certains des dégâts causés par la tempête Fiona aux Îles-de-la-Madeleine. PHOTO : RADIO-CANADA / MATHIEU POTVIN