Élisabeth II s’éteint à 96 ans après un règne de sept décennies

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Son règne aura été le plus long qu’aura connu le Royaume-Uni : Élisabeth II a rendu l’âme jeudi, entourée des membres de sa famille, dans sa résidence écossaise de Balmoral. Elle avait 96 ans. Avec son décès, une ère incertaine s’amorce pour la couronne britannique à laquelle elle a consacré sa vie.

Signe des temps, c’est sur Internet que la famille royale prévient le monde entier. En provenance du palais de Buckingham, la nouvelle tombe à 18 h 30, heure locale : La reine est morte paisiblement à Balmoral cet après-midi.

Les drapeaux sont mis en berne pendant que, sur les ondes de la BBC, on joue God Save the Queen.

Sa mort propulse sur-le-champ Charles, son fils aîné, sur le trône. Nous pleurons profondément la disparition d’une souveraine chérie et d’une mère bien-aimée, déclare celui qui porte désormais le nom de Charles III.

La journée avait commencé dans l’incertitude. C’est que, la veille, le palais avait annoncé que la reine avait reporté une réunion en ligne, ses médecins lui ayant conseillé de se reposer.

Jeudi midi, au Parlement, la première ministre Liz Truss venait d’annoncer un programme d’aide aux ménages pour pallier la hausse des coûts de l’énergie lorsque son ministre des Affaires intergouvernementales lui a tendu une note. Elle a quitté sans un mot la Chambre des communes, suivie peu après par son chef de l’opposition, ouvrant la porte à mille spéculations.

Sur Twitter, Liz Truss publie peu après que tout le pays est préoccupé par l’état de santé d’Élisabeth II.

Au chevet de la reine, la famille royale accourt. Ses enfants Charles, Anne, Andrew et Edward; ses petits enfants dont William et Harry…

Et puis tombe la confirmation en début de soirée : le long règne d’Élisabeth II vient de prendre fin.

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La reine Élisabeth II sourit lors d’une visite pour l’ouverture officielle du nouveau bâtiment du Thames Hospice, le 15 juillet 2022 à Maidenhead, en Angleterre. PHOTO : GETTY IMAGES / WPA POOL

Après l’annonce du décès, la première ministre prononce une allocution devant le 10 Downing Street, saluant une reine aimée et admirée à travers le monde.

À la suite du décès d’Élisabeth II, les hommages affluent de la part de chefs d’État et de gouvernements. La Maison-Blanche publie la déclaration du président Joe Biden pour qui Sa Majesté la reine Élisabeth II était plus qu’une souveraine. Elle a défini une époque.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau affirme qu’elle a été notre reine pendant presque la moitié de l’existence du Canada et elle avait une affection évidente et profonde pour tous les Canadiens.

Pour le président français Emmanuel Macron, Élisabeth II a été une amie de la France, une reine de cœur ayant marqué à jamais son pays et son siècle.

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Les princes William, Andrew et Edward ainsi que la femme de ce-dernier sont arrivés au château de Balmoral jeudi pour se rendre au chevet de la reine Élisabeth II. PHOTO : GETTY IMAGES / JEFF J MITCHELL

La souveraine avait limité ses apparitions depuis qu’elle a passé une nuit à l’hôpital, il y a près d’un an. Depuis des mois, elle déléguait une part croissante de ses fonctions à son fils Charles. Il a notamment prononcé en mai à sa place le discours du Trône au Parlement pour la première fois, l’une de ses fonctions constitutionnelles essentielles.

Début juin, les Britanniques avaient célébré pendant quatre jours les 70 ans de règne d’Élisabeth II. Elle est restée quasi absente de ce jubilé de platine, ne se montrant qu’à deux brèves reprises au balcon du palais de Buckingham devant des dizaines de milliers de personnes.

Quelques semaines plus tard, en revanche, elle s’est montrée plusieurs fois pour des apparitions publiques en Écosse, apparaissant souriante et avec une canne lors d’un défilé des forces armées à Édimbourg fin juin.

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Élisabeth II est veuve depuis la mort de son mari Philippe en avril 2021, peu avant ses 100 ans.

Son décès relance de plus belle les questions sur l’avenir de la monarchie. L’institution a été ébranlée par une série de scandales ces derniers mois : accusations d’agressions sexuelles aux États-Unis contre son fils Andrew, qui y a mis fin en déboursant des millions de dollars, ainsi que des allégations de racisme visant la famille royale, de la part de son petit-fils Harry et de son épouse Meghan Markle, désormais installés en Californie et en froid avec le reste de la famille.

L’après-Élisabeth II s’annonce plus compliqué avec Charles, à la popularité bien plus faible. Les Britanniques lui préfèrent le prince William et son épouse Kate.

Très croyante, Élisabeth II était aussi la cheffe de l’Église anglicane. Avec sa disparition s’ouvre une période de deuil national. Ses funérailles seront célébrées dans une dizaine de jours.

LA UNE : La reine Élisabeth II s’est éteinte jeudi entourée des siens dans son château de Balmoral, en Écosse. Sur cette photo, datant du 23 mars 2012, la souveraine quittait l’hôtel de ville de Manchester, dans le nord de l’Angleterre. PHOTO : REUTERS / PHIL NOBLE