La température moyenne de l’eau du golfe Saint-Laurent dépasse 7 °C pour la première fois en plus de 100 ans. La tempête tropicale Fiona n’est pas étrangère à ces résultats.
Selon Peter Galbraith, océanographe à l’Institut Maurice-Lamontagne (IML), les masses d’eau adjacentes au golfe affichent elles aussi des températures plus élevées que la normale.
Elles influencent directement la température de l’eau par un lent phénomène de succion.
Le chercheur soutient que le contexte actuel représente une zone inconnue pour la plupart des scientifiques.
Des données scientifiques de l’IML permettent d’anticiper une hausse de la température de l’eau du golfe du Saint-Laurent sur une période minimale de deux ou trois ans.
L’influence de Fiona
La tempête tropicale Fiona, qui a sévi l’automne dernier, a aussi eu un impact sur le bilan actuel.
La température des eaux de surface du golfe a baissé de 6°C . Une hausse équivalente de la température de l’eau de la couche intermédiaire froide a aussi été enregistrée. Les changements se sont effectués sur une période de 24 h.
Si l’effet surprise provoqué par Fiona s’est effectué rapidement, c’est néanmoins au début du mois de décembre que les températures les plus chaudes ont été enregistrées sur le fond du plateau madelinien.
Peter Galbraight précise qu’il aura fallu plusieurs semaines avant que la chaleur de l’eau s’évacue dans l’atmosphère.
Les glaces se font rares
L’état des conditions de glace qui recouvrent le golfe est actuellement de 5 km/cube alors que la moyenne pour la période de l’année est de 60 km/cube.
La faible présence des glaces cet hiver représente un record dans l’analyse des données statistiques prises depuis 1969.
La banquise est présente en face de Sept-Îles, dans la Baie-des-Chaleurs et tout le long de la côte gaspésienne.
Le couvert de glace s’étend jusqu’à l’Île-du-Prince-Édouard depuis quelques jours, mais les alentours de l’île d’Anticosti sont encore en eaux libres.
Habituellement, à pareille date, la banquise dépasse les Îles-de-la-Madeleine.
LA UNE : L’absence de couvert de glace sur le golfe Saint-Laurent entraîne de nombreuses répercussions. PHOTO : VÉRONIQUE ST-ONGE
PAR Véronique St-Onge