Le réchauffement de l’eau amène son lot d’espèces envahissantes en Atlantique

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Les scientifiques surveillent des dizaines d’emplacements en Nouvelle-Écosse et dans le sud du Nouveau-Brunswick pour voir si le dernier hiver chaud en Atlantique a accéléré la propagation d’invertébrés marins visqueux.

Six espèces envahissantes de tuniciers se sont établies en Nouvelle-Écosse au cours de la dernière décennie et il y en aurait maintenant quelques nouvelles.

Ces créatures s’accrochent à tout ce qu’elles touchent et sont devenues un problème majeur en aquaculture. Elles sont composées à 95 % d’eau et alourdissent les cordes, en plus d’augmenter les contraintes de cisaillement pendant les tempêtes ainsi que le risque de perte d’équipement et de produits.

La plupart de ces espèces sont ici à cause du réchauffement climatique, explique Claudio DiBacco, chercheur fédéral spécialisé dans les espèces aquatiques envahissantes à l’Institut océanographique de Bedford à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse.

Les tuniciers sont un sac plein d’organes et d’eau qui sont aptes à filtrer les aliments, à se reproduire et à générer de l’encrassement biologique.

Impacts sur l’aquaculture

Les tuniciers font désormais partie de la vie de Nolan D’Eon qui produit 1,4 million d’huîtres par an sur sa ferme à Argyle, en Nouvelle-Écosse.

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Il y a des tuniciers sur les cages. Ils sont très, très petits pour le moment. Mais nous ne les laissons jamais grandir, déclare Nolan D’Eon. Sa solution consiste à retourner chaque cage pendant 48 heures et à laisser le soleil et la chaleur tuer les tuniciers, mais ils reviennent constamment.

Avant, au printemps, ils étaient tous morts. Maintenant, vous soulevez vos cages et ils sont tous vivants, rapporte-t-il. Ils ne meurent pas pendant l’hiver, ce qui représente beaucoup plus de travail pour nous.

Gratter les tuniciers des moules, c’est ma vie, plaisante Peter Darnell, un éleveur de moules et de pétoncles à Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse. Il y en a tellement! Ils sont prolifiques. Ils sont incroyables. Ils se reproduisent deux fois par saison, donc vous avez deux cohortes en un an et il y en a juste des milliards.

Surveillance gouvernementale

Pour suivre la propagation et la survie des tuniciers envahissants, Pêches et Océans Canada surveille entre 50 et 70 emplacements le long de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et du sud du Nouveau-Brunswick.

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Des plaques de métal sont suspendues sous les quais publics et les sites d’aquaculture. Le port de pêche achalandé de Digby, en Nouvelle-Écosse, est le site numéro 1.

Le biologiste de Pêches et Océans Canada Claudio DiBacco et le technicien Neo Paulin ont récemment retiré une plaque suspendue pendant un an sous un quai flottant dans le port. Elle en est ressortie complètement recouverte d’une demi-douzaine d’espèces de tuniciers.

C’est le front d’invasion pour la Nouvelle-Écosse, explique le biologiste. C’est là que nous voyons la plupart de nos espèces apparaître pour la première fois, car elles se développent généralement à partir d’une distribution méridionale dans le golfe du Maine.

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Pêches et Océans Canada surveille trois nouveaux arrivants : le Diplosoma listerianum, l’Ascidie sale et le didemnum vexillum.

Le didemnum a été l’un des premiers à être documenté en 2013, un an après l’hiver le plus chaud jamais enregistré dans le golfe du Maine et sur la côte atlantique. Un hiver froid en 2015 a freiné les tuniciers envahissants, mais ne les a pas stoppés.

En réponse aux préoccupations concernant les espèces envahissantes, y compris les tuniciers, le Canada met en œuvre des règles de rejet des eaux de ballast pour l’industrie du transport maritime.

Le gouvernement exhorte aussi les plaisanciers à être plus vigilants quant au nettoyage des coques des bateaux et à la surveillance des transferts aquacoles.

LA UNE : Des tuniciers envahissants sont arrivés en Nouvelle-Écosse avec le réchauffement des eaux au cours de la dernière décennie. PHOTO : PÊCHES ET OCÉANS CANADA
Radio-Canada d’après les informations de Paul Whiters