Il y a deux ans, la souffleuse de verre Catherine Chevrier-Turbide a subi un accident vasculaire cérébral (AVC). Après avoir dû réapprendre à marcher et à parler, l’artiste a récemment recommencé son travail aux Îles-de-la-Madeleine, à l’atelier La Méduse, dont elle est copropriétaire.
C’est tout mon métier qui est à réapprendre une deuxième fois
, affirme Catherine Chevrier-Turbide.
Le 13 septembre 2021, la vie de la Madelinienne a basculé. Trois semaines après avoir accouché, alors qu’elle était seule à la maison avec son nouveau-né et son jeune fils, elle a subi un AVC qui lui a laissé plusieurs séquelles.
J’étais en fauteuil roulant, j’avais perdu l’usage de mon côté droit et la parole. […] J’avais encore ma mémoire, mais ça a été long avant que je retrouve la parole
, explique-t-elle.
Ça m’a pris un an et demi pour que je sois à l’aise avec ce qui m’arrivait
, affirme-t-elle. Catherine Chevrier-Turbide a eu besoin de quatre mois pour recommencer à parler. Elle a également dû réapprendre à marcher et à écrire de la main gauche.
C’était comme une question de vie ou de mort, parce que je ne voulais pas rester en fauteuil roulant, je ne voulais pas ne pas parler
, souligne l’artiste.
Catherine Chevrier-Turbide a couru un demi-marathon en juin et fait maintenant du vélo tous les jours. Je progresse
, lance-t-elle d’un air déterminé.
Malgré tout le chemin parcouru, sa réadaptation n’est pas terminée.
Mon poignet droit ne marche pas comme il faudrait, alors je l’exerce!
s’exclame-t-elle. Elle lance du tac au tac avoir besoin de deux bonnes mains pour recommencer à souffler le verre. Moi, je suis rendue à une main et demie
, affirme-t-elle en riant.
Son cerveau se souvient très bien des gestes qu’elle a répétés durant tant d’années, mais son corps peine encore à les exécuter.
C’est dur physiquement, c’est dur mentalement. C’est dur parce qu’il faut coordonner ce que font les deux mains ensemble et je n’ai pas assez de force dans mon bras droit pour tenir mes outils d’une seule main
, explique-t-elle.
En seulement deux mois, le niveau de difficulté des œuvres qu’elle réalise a augmenté.
Je faisais des billes, mais des billes pas droites que je ne finissais pas à chaud. Maintenant, je suis à l’étape de faire des cœurs, et je suis fière de ce que je fais
, déclare-t-elle.
Même si les deux dernières années ont été parsemées d’embûches, la Madelinienne parle aujourd’hui de ses réussites avec fierté et émotion.
De la persévérance, Catherine Chevrier-Turbide en a visiblement à revendre.
AVC, mais aussi qu’on peut se réadapter complètement","text":"Je vais prouver au corps médical qu’on peut survivre après un AVC, mais aussi qu’on peut se réadapter complètement"}}">Je vais prouver au corps médical qu’on peut survivre après un AVC, mais aussi qu’on peut se réadapter complètement
, déclare-t-elle. Elle précise qu’elle fait tout cela d’abord pour elle-même.
Ma vie n’est pas facile tous les jours, mais je crois que ça va être de plus en plus facile
, conclut-elle.
LA UNE : Deux ans après avoir subi un AVC, Catherine Chevrier-Turbide a recommencé à travailler à son atelier de verre soufflé. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Radio-Canada avec les informations d’Isabelle Larose